Impact de la formation sur la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) chez le personnel soignant - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Les troubles musculosquelettiques (TMS) représentent des affections douloureuses résultant d’une hypersollicitation des tissus périarticulaires, touchant l’appareil locomoteur et entraînant un handicap fonctionnel et une incapacité professionnelle importante. Cette étude a pour objectif d’évaluer l’impact d’un programme de formation sur la répartition des TMS et l’intensité des douleurs chez le personnel soignant.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude longitudinale, prospective et comparative, type avant après, sur une période de 8 mois auprès du personnel paramédical du Centre de maternité et de néonatologie de Tunis. Les participants ont été divisés en deux groupes égaux : G1 : ayant bénéficié d’une formation sur la prévention des TMS ; et G2 : groupe sans formation. L’évaluation de l’intensité des douleurs selon l’échelle EVA et la répartition des TMS ont été effectuées avant et 6 mois après la formation. Le diagnostic des TMS a été confirmé par le questionnaire nordique et l’examen clinique.
Résultats |
Nous avons inclus 80 participants (40 dans le G1 et 40 dans le G2), avec un sexe-ratio à 1. L’évaluation initiale dans le G1 a trouvé que la douleur moyenne liée aux TMS était plus importante au niveau des genoux (4,9/10), suivie du rachis cervical et des épaules (4,2/10). En revanche, dans le G2, la douleur la plus intense a été objectivé aux épaules (4,25/10), suivie du rachis cervical (4,13/10) et des mains (3,5/10). La répartition des TMS a montré que, dans le G1, les genoux étaient la localisation prédominante des TMS (67,5 %), suivis du rachis cervical et des épaules (57,5 % respectivement), et du rachis lombaire (52,5 %). Dans le G2, la localisation prédominante était le rachis lombaire (47,5 %), suivi des genoux et des épaules (52,2 % respectivement), puis du rachis cervical (50 %). Après 6 mois de suivi, Dans le G1 une réduction significative de la douleur a été observée principalement au niveau de la nuque (p<0,01) et des épaules (p<0,05). Une légère augmentation a été notée pour le haut du dos, mais elle n’était pas statistiquement significative. Pour les autres régions, notamment au niveau des genoux, des hanches et des chevilles, une réduction de la douleur a été observé, mais qui n’était pas statistiquement significative, sauf pour la hanche où la réduction par rapport au G2 était significative (p=0,002). Dans le G2, aucune amélioration notable n’a été constatée. Au contraire, une légère augmentation des TMS a été observée dans plusieurs régions, notamment les épaules et les hanches, ces augmentations sont statistiquement non significatives. L’intensité des douleurs est restée stable sauf pour les hanches, où une augmentation notable a été observée.
Discussion |
Ces résultats montrent que la formation sur la prévention des TMS a réduit l’intensité des douleurs et la répartition des TMS, particulièrement au niveau cervical et des épaules. Une efficacité moindre a été observée pour les douleurs lombaires et les membres inférieurs, bien que des diminutions aient été notées.
Conclusion |
La formation améliore significativement la gestion des TMS chez le personnel soignant. Des programmes de sensibilisation continues pourraient contribuer à réduire les incapacités professionnelles liées aux TMS.
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Vol 91 - N° S1
P. A64 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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