Que reste-t-il des indications de chirurgie orthopédique de la polyarthrite rhumatoïde ? Sont-elles prévisibles à l’inclusion ? Étude de la cohorte ESPOIR - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Au siècle précédent, la chirurgie était une étape fréquente dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Depuis l’utilisation précoce du méthotrexate et l’avènement des thérapies ciblées, la gestion globale a radicalement changé. Notre objectif était de déterminer la proportion de patients atteints de PR inclus dans la cohorte ESPOIR qui ont eu besoin d’une intervention chirurgicale (chirurgie orthopédique quelle qu’elle soit (CO) ou chirurgie orthopédique « majeure » (COM) (arthrodèse, arthroplastie et synovectomie)) et d’identifier les déterminants de ce recours à la chirurgie.
Patients et méthodes |
Tous les patients de la cohorte française ESPOIR (au moins deux articulations gonflées pendant>6 semaines et<6 mois, aucun autre diagnostic que celui de PR, et aucune exposition antérieure aux glucocorticoïdes ou aux traitements de fond) ont été inclus entre 2002 et 2005. Nous avons sélectionné uniquement les patients qui remplissaient les critères ACR/EULAR. Leurs données démographiques, cliniques, biologiques, génétiques et radiologiques ont été recueillies.
Nous avons évalué la proportion de patients ayant eu recours à une chirurgie orthopédique liée à la PR entre l’inclusion et la 12eme année de suivi (Tableau 1). Les déterminants prédictifs de ces chirurgies à l’inclusion ont été étudiés par analyse univariée puis multivariée (régression logistique).
Résultats |
Sur 647 patients, 90 (13,9 %) ont eu au moins une CO et 36 (5,6 %) au moins une COM. En univarié, l’âge (p=0,04), l’invalidité (p=0,03), le score HAQ (p=0,04), l’allèle HLA DRB1 (p=0,009) et les anticorps anti-CCP (p=0,02) étaient associés aux futures CO. Le handicap (p=0,02), l’allèle HLA DRB1 (p=0,04), les anticorps anti-CCP (p=0,04), les anticorps anti-nucléaires (p=0,04) et la présence d’un pincement radiographique (p=0,02) étaient significativement associés à la COM. Seule la présence d’au moins un allèle HLA DRB1 est demeurée dans le modèle d’analyse multivariée (OR 2,1 (95 %IC 1,08–4,27 ; p=0,03 pour CO et OR 2,58 (95 %IC 1,04–6,40), p=0,04 pour COM, respectivement).
Conclusion |
Au total, 13,9 % et 5,6 % des patients atteints d’arthrite précoce répondant aux critères ACR/EULAR dans la cohorte ESPOIR ont respectivement eu recours à une CO et une COM entre l’inclusion et le suivi de 12ans. Seule la présence d’au moins un allèle HLA DRB1 prédisait ces interventions chirurgicales lors de l’inclusion.
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Vol 91 - N° S1
P. A62-A63 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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