Incidence de la polyarthrite rhumatoïde résistante aux traitements et facteurs de risque dans la cohorte d’Arthrite précoce d’UCLouvain Bruxelles - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Au cours des dernières décennies, le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (PR) s’est considérablement amélioré, rendant accessibles des objectifs thérapeutiques tels que la rémission clinique et structurelle. Cependant, un nombre important de patients présentent une résistance à plusieurs médicaments. Ces patients ont été récemment inclus dans la définition des patients difficiles à traiter (DàT) [1 ]. Sous cette nouvelle définition, la recherche se concentre maintenant sur la recherche des facteurs qui peuvent influencer la résistance à plusieurs mécanismes d’action, y compris les caractéristiques intrinsèques des patients. Notre objectif est d’identifier les caractéristiques cliniques et les spécificités de la maladie associées à un phénotype DàT dans une grande cohorte de patients atteints de PR précoce (pPR). En outre, dans le cadre d’un suivi de cinq ans, nous avons comparé la maladie et les comorbidités liées au traitement entre les cohortes DàT et non DàT.
Patients et méthodes |
Nous avons effectué une analyse rétrospective des données cliniques et de laboratoire (nombre d’articulations gonflées(nAG) et douloureuses (nAD), taux de CRP), des résultats rapportés par les patients (scores VAS, HAQ) et des indices composites d’activité de la maladie (DAS28-CRP, SDAI, CDAI). Les données cliniques ont été collectées pour chaque patient pPR naïf aux traitements modificateurs de la maladie (‘DMARD’) et répondant aux critères de classification ACR/EULAR 2010 au moment de diagnostic et après 6, 12, 36 et 60 mois de suivi. Les caractéristiques des cohortes DàT et non DàT ont été comparées.
Résultats |
Nous avons inclus 391 patients pPR [F/H 109/282, âge médian 48,2ans écart interquartile (EIQ) (21,26)] ; Dans un suivi de cinq ans, 42 patients correspondaient à la définition du DàT. En comparant les patients DàT et non DàT (Tableau 1A), les premiers étaient caractérisés par un taux de séropositivité plus élevé pour le facteur rhumatoïde et les anti-CCP (82,9 % contre 63,6 % ; p=0,01 et 85,4 % contre 66,4 % ; p=0,01), des érosions osseuses significativement plus importantes au départ (70,7 % contre 46 % ; p=0,003) et une activité de la maladie plus importante au départ, évaluée par le SDAI [31,7 (EIQ 30,2) contre 24,7 (EIQ 19,8) ; p=0,02] et le CDAI [27,8 (EIQ 27,2) contre 22,15 (EIQ 17,9) ; p=0,04]. Aucune autre caractéristique de base ne différait entre les deux groupes pour tous les items (nAG, nAD, DAS28, CRP) à l’exception du nAD-44 [12 (17,25) versus 10(12) ; p=0,02] (Tableau 1). Les variables discriminantes ont été incluses dans une analyse de régression logistique multivariée. Les érosions de base (O/N) ont été confirmées comme des facteurs prédictifs indépendants de l’évolution vers un phénotype DàT [OR 2,2 (IC 1,04–5,2) ; p=0,04]. Au cours du suivi, l’activité de la maladie (DAS28, CDAI, SDAI) était systématiquement plus élevée dans le groupe DàT (Figure 1 A-C) pendant toute la durée de l’observation. Après cinq ans de suivi (Tableau 1B), les patients DàT souffraient plus souvent d’infections (51,2 % contre 27,5 % ; p=0,0015) et d’ostéoporose (25 % contre 8,1 % ; p=0,005) et avaient été exposés à une dose cumulée de glucocorticoïdes (GC) supérieure à 1 gramme (52,5 % contre 35,5 % ; p=0,035).
Conclusion |
Nos résultats suggèrent que les patients présentant au diagnostic une séropositivité (RF et/ou anti-CCP), des érosions osseuses et une activité elevée de la maladie, sont plus susceptibles d’évoluer vers une PR DàT. Au cours d’un suivi de cinq ans, les patients DàT ont reçu des doses plus élevées de GC et ont plus souvent développé des maladies et des comorbidités iatrogènes telles que l’ostéoporose et les infections.
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Vol 91 - N° S1
P. A60-A61 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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