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Le rôle du scanner double-énergie dans l’exploration du rein goutteux : l’étude RENODECT - 26/11/24

Doi : 10.1016/j.rhum.2024.10.333 
T. Pascart 1, , E. Dauphin 1, C. Jauffret 1, A. Pacaud 1, V. Laurent 1, V. Ducoulombier 2, J.F. Budzik 3
1 Rhumatologie, hôpital Saint-Philibert, Lille 
2 Rhumatologie, hôpital Saint-Philibert, Lomme 
3 Radiologie, hôpital Saint-Philibert, Lomme 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie rénale chronique (MRC) est une caractéristique fréquente de la goutte et peut avoir des causes multiples, dont certaines sont spécifiques de la goutte, telles que la néphropathie goutteuse (dépôt de cristaux d’urate monosodique dans la médullaire rénale), la maladie lithiasique chronique à acide urique, ou la néphropathie vasculaire potentiellement liée à des plaques artérielles contenant des cristaux d’UMS. L’objectif de cette étude était d’explorer si le scanner double-énergie (DECT) était capable d’identifier toutes ces causes de MRC.

Patients et méthodes

Les patients atteints de goutte selon les critères de classification ACR/EULAR de 2015 et présentant une MRC de stade 2–4 ont été inclus de manière prospective dans cette étude transversale exploratoire. Des DECT du rein, des genoux et des pieds ont été réalisés. Les volumes de dépôt de cristaux d’UMS au niveau des genoux et des pieds ont été mesurés. Les DECT rénaux ont été lus à la recherche de lésions codées comme de l’UMS dans le tissu rénal, les parois de l’artère rénale et les voies urinaires en utilisant d’abord les paramètres par défaut du mode « goutte », puis optimisés augmentant la spécificité pour la détection de l’UMS, et enfin avec les paramètres « calculs rénaux ». Les caractéristiques des patients avec et sans lésions codées UMS ou acide urique dans les structures rénales, et les paramètres DECT ont été notés.

Résultats

Au total, 27/31 patients ont réalisé les DECT prévus et ont été inclus dans l’analyse (23/27 hommes, âge moyen (ET) 73 (9) ans). La durée de la goutte était de 5 [2 ;7] ans et l’uricémie était de 92 (31) mg/L. Le DFGe moyen était de 45,3ml/min/1,73 m2 (21,0) et des calcifications de l’artère rénale ont été observées chez 21 patients sur 27 (77,8 %). Aucun des patients n’a présenté de dépôt de cristaux d’UMS dans le tissu rénal (Figure 1). Une lithiase urétérale et une lithiase calicielle, codée en UMS dans les paramètres « goutte » par défaut, non visible en paramètres optimisés, et a été codée en acide urique dans en paramètres « calculs rénaux » (Figure 2). Une lithiase calcique était codée UMS en paramètres « goutte » par défaut, non codée en paramètre optimisés ni en mode « calculs rénaux ». Cinq patients présentaient des plaques codées UMS dans les artères rénales, à la fois dans les paramètres par défaut et dans les paramètres optimisés « goutte ». Ces plaques artérielles codées UMS étaient associées à un âge plus jeune (64 vs 77ans), à des uricémies similaires (88 (32) mg/L vs 89 (2,9)), à un DFGe plus élevé (56 (19,0) ml/min/1,73m2 vs 36 (20,8)) et à des volumes d’UMS péri-articulaires plus bas (0,50 cm3 vs 2,48). Les dépôts d’UMS dans les tophus avaient un numéro atomique effectif (Zeff) médian de 7,45 [7,39–7,52] contre 8,00 [7,83–8,07] pour les plaques artérielles, concordant avec de la calcification débutante (Figure 3).

Conclusion

La DECT n’a pas été en mesure de détecter des dépôts vasculaires ou tissulaires d’UMS, autres qu’artefactuels, y compris chez des patients présentant des dépôts extensifs autour des articulations. Le mode « goutte » par défaut n’est pas fiable pour les lithiases, codant positivement en UMS les lithiases uriques et calciques. Le mode « calculs rénaux » distingue les lithiases uriques de celles calciques.

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Vol 91 - N° S1

P. A49 - décembre 2024 Retour au numéro
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