Estimation de la prévalence de la polyarthrite rhumatoïde (PR) en France à partir des parcours de soins dans le système national des données de santé (SNDS) : opportunités et limites – étude PREST - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
L’identification des patients (pts) PR dans le SNDS repose généralement sur la présence d’au moins un code CIM-10 PR en hospitalisation ou en affection de longue durée (ALD). Selon ces critères, l’assurance maladie dans sa cartographie annuelle et l’étude EPI-PHARE [1 ] en 2022 estiment la prévalence (PREV) de la PR à 0,3 % dans la population adulte.
L’inclusion sur la base d’un seul code PR peut conduire à un manque de spécificité et à une surestimation de la PREV. À l’inverse les pts PR non hospitalisés et sans ALD ne peuvent être identifiés avec ce seul critère. L’étude PREST vise à affiner les algorithmes afin d’estimer au mieux la PREV de PR, les parcours de soins des pts et d’explorer les facteurs associés à leur prise en charge.
Patients et méthodes |
Une extraction du SNDS sur 2010–2022 a été réalisée sur la base des codes M05, M06, M08, M130 en hospitalisation ou ALD, et des délivrances de csDMARD (conventional synthetic Disease Modifying Antirheumatic Drugs) et b/tsDMARD (biologic/targeted synthetic DMARD). Différents algorithmes d’identification de PR ont été appliqués incluant des critères liés au parcours pts (délivrance de DMARDs sans diagnostic différentiel, présence de diagnostics hospitaliers autres, actes traceurs tels imagerie, biologie ou consultation en rhumatologie). Différentes combinaisons des critères ont été appliquées constituant plusieurs sous-groupes. Les PREV de PR correspondantes ont été estimées pour 2019 sur la base de la population adulte estimée par l’INSEE à 52 632 223 personnes.
Résultats |
L’extraction portait sur 960 755 pts adultes vivants au 01/01/19 avec au moins 1 critère parmi ALD PR (n=332 942), hospitalisation avec code CIM-10 PR (n=234 794) et traitement pour PR sans diagnostic différentiel (n=507 438), les pts sans codage PR avec un diagnostic différentiel étant exclus (Tableau 1).
Parmi eux 422 910 répondaient à la définition usuelle, soit une PREV de 0,8 %. L’utilisation des nouveaux algorithmes aboutit à une PREV très variable selon les critères. La combinaison la plus stringente (pts sous traitement avec code M05 ou M06) identifie 292 034 cas (0,5 %). L’élargissement aux pts non traités avec la présence d’au moins 2 codes pour une spécificité élevée identifie 321 729 pts (0,6 %). L’ajout de pts non inclus précédemment sur la base d’un acte traceur ou consultation en rhumatologie associé à un code PR ou à un traitement identifie 522 214 pts (1,0 %). L’inclusion de pts traités ayant des codes moins spécifiques (M08, M130) augmente le nombre de cas à 531 087 (1,0 %). Le tableau illustre les critères d’extraction et les sous-groupes. L’analyse détaillée des caractéristiques de ces sous-groupes et de leur prise en charge est en cours.
Conclusion |
Selon les critères d’identification choisis la PREV de PR varie de 0,55 à 1,05 % dans la population française adulte en 2019, la PREV réelle étant probablement incluse dans cette fourchette. Une précédente étude – EPIRHUM – conduite par une enquête en population générale avait rapporté en 2000 une PREV de 0,3 % [2 ].
Cette variation importante de PREV selon la définition utilisée illustre la complexité de l’identification de la PR via le SNDS. Un appariement avec une cohorte disposant du diagnostic clinique permettrait de confronter les résultats des algorithmes développés avec un gold standard pour parvenir à un consensus définissant la PR dans le SNDS.
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Vol 91 - N° S1
P. A41-A42 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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