Lombosciatique opérée : prédire la réintervention - 26/11/24

Résumé |
Introduction |
La hernie discale lombaire est une pathologie fréquente avec une incidence annuelle qui varie entre 5 % à 15 %. Son traitement est essentiellement conservateur. La chirurgie est essentiellement indiquée en cas de douleurs radiculaires, associées ou non à des lombalgies. La reprise chirurgicale suite à la récidive herniaire est souvent source de morbidité et peut aggraver le pronostic fonctionnel du patient. Le but de cette étude était d’identifier les facteurs associés à la réintervention après une première chirurgie pour hernie discale lombaire afin d’améliorer les stratégies thérapeutiques et de réduire les récidives.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective incluant des patients opérés d’une hernie discale lombaire suivis au service de neurochirurgie entre 2013 et 2021. Les patients étaient répartis en deux groupes : ceux opérés pour une hernie discale lombaire sans récidive (G1) et ceux ayant subi une réintervention pour récidive de la hernie discale (G2). La récidive herniaire est définie comme la réapparition d’une hernie discale au même étage rachidien opéré avec un intervalle sans douleurs supérieur à 6 mois.
Résultats |
Quatre-vingt-dix patients ont été inclus. Le sex-ratio (F/H) était 1,6. Quarante-cinq patients (50 %) ont subi une réintervention pour hernie discale lombaire. Une atteinte de l’étage L4–L5 était présente dans 66,66 % des cas dans les 2 groupes. L’âge moyen était de 42,76±11,74 ans dans G1 et 45,91±13,79 ans dans G2 (p=0,296). La durée d’évolution des symptômes avant la première intervention était de 16,92±17,40 mois dans G1 et de 17,98±17,23 mois dans G2 (p=0,955). Pour tous les patients, l’intervention chirurgicale était à type de : herniectomie (n=45) et discectomie (n=45). Une arthrectomie était indiquée chez 2 patients. Le surpoids ou l’obésité était plus fréquent dans le G1 par rapport au G2 (97,7 % vs 75,5 % ; p=0,002). Le syndrome rachidien était également plus présent dans le G1 (97,77 % vs 73,33 % ; p=0,001). Un canal lombaire étroit était retrouvé dans 57,77 % des cas dans G1 et 68,88 % des cas dans G2 (p=0,274). Tous les patients présentaient des anomalies transitionnelles. L’arthrose associée était plus fréquente dans le G2 (33,33 % vs 44,44 % ; p=0,280). Un seul patient n’avait pas reçu de traitement médical. Les myorelaxants étaient plus souvent prescrits en per-opératoire dans le G2 (p=0,048). Une réopération était indiquée dans 71,11 % en cas d’herniectomie contre 28,88 % en cas de discectomie avec p<10–3. Une rééducation postopératoire était réalisée dans 95,5 % des cas dans G1 contre 55,55 % dans G2 (p<10–3). La durée moyenne d’hospitalisation était de 6,4±3,33jours dans le G1 et de 7,6±6,66jours dans le G2 (p=0,643).
Conclusion |
Cette étude révèle que malgré la présence de facteurs de risque plus fréquents dans le groupe sans récidive, une gestion précoce et ciblée pourrait prévenir la récurrence de la hernie discale. La rééducation postopératoire semble jouer un rôle crucial dans la réduction des réinterventions. Ces résultats soulignent l’importance d’une prise en charge globale pour améliorer les résultats à long terme.
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Vol 91 - N° S1
P. A349 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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