Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) sont associés à un risque accru de fragilité osseuse et de comorbidités cardiovasculaires. Cette étude a pour objectif d’évaluer l’impact de ces comorbidités sur la densité minérale osseuse (DMO) chez des patients atteints de RIC afin de mieux comprendre les interactions entre ces facteurs de risque.

Il s’agit d’une étude rétrospective ayant inclus 80 patients atteints de RIC dont l’objectif était d’évaluer l’impact des comorbidités cardiovasculaires sur la DMO.

L’âge moyen était de 54,7 ans [23–83] et le sex ratio H/F était de 0,9. Il s’agissait d’une polyarthrite rhumatoïde dans 42,5 % des cas (n=34) et d’une spondyloarthrite dans 71,2 % des cas (n=57). La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 8,3±6,3 ans. Quarante-sept patients (58,75 %) étaient sous corticothérapie orale. Le poids moyen était de 62,9±12,3kg. Au moment du diagnostic, 19 patients étaient fumeurs actifs (23,7 %), 21,2 % avaient une hypertension artérielle (HTA) (n=17), 15 % étaient diabétiques (n=12) et 16,25 % étaient dyslipidémiques (n=13). Les taux moyens de cholestérol total et de LDL-cholestérol étaient de 3,62±1,8mmol/L et 2,1±1,19mmol/L respectivement. La DMO mesurée chez 41 patients montrait une masse osseuse moyenne de 1,00±0,18g/cm² (T-score : –1,64±1,44 DS) au site vertébral et de 0,8±0,14g/cm² (T-score : –1,75±1,03 DS) au site fémoral. La DMO était normale chez 7 patients, tandis que 34 patients présentaient une masse osseuse réduite : ostéopénie (n=18) et ostéoporose (n=16). La réduction de la masse osseuse au niveau du site fémoral était significativement liée au poids (p=0,044) et à la durée de la corticothérapie (p=0,013). Au niveau lombaire, elle a été uniquement associée au poids avec p=0,01. Toutefois, aucune association significative n’a été objectivée entre la DMO et le genre (p=0,36), l’HTA (p=0,96), le diabète (p=0,37), la dyslipidémie (p=0,7) ou le tabac (p=0,86)

Bien que les comorbidités cardiovasculaires soient fréquentes chez les patients atteints de RIC, seuls le poids et la durée de la corticothérapie ont montré une association avec la réduction de la masse osseuse dans notre étude.

La prise en charge des patients atteints de RIC nécessite une surveillance régulière des traitements et des comorbidités cardiovasculaires afin de prévenir les complications et améliorer leur qualité de vie.