Prise en charge diagnostique et thérapeutique des hyperparathyroïdies : étude descriptive d’une série de 324 cas - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
L’hyperparathyroïdie (HPT) est une affection endocrinienne fréquente, dont le diagnostic et la prise en charge sont multidisciplinaires. Les buts de ce travail étaient d’évaluer les aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs des cas d’hyperparathyroïdie suivis à la consultation spécialisée des pathologies osseuses fragilisantes dans un centre hospitalier universitaire.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude descriptive menée à l’unité des ostéopathies fragilisantes, dans le service de rhumatologie du centre hospitalier et universitaire de Casablanca, durant une période de 9 ans qui s’étale de 2014 à 2023. Les critères d’inclusion étaient les cas d’hyperparathyroïdie, toutes causes confondues.
Résultats |
Ont été inclus 324 cas. Il s’agit de 310 femmes et de 14 hommes. L’hyperparathyroïdie primaire, HPTP (groupe 1), représentait 10,8 % des cas. L’adénome parathyroïdien était l’étiologie dominante (94,82 % des cas), suivi de l’hyperplasie parathyroïdienne (5,71 % des cas). Un seul patient avait un nodule ectopique. L’hyperparathyroïdie secondaire, HPTS (groupe 2), était la plus fréquente, totalisant 75,6 % des cas. Aussi, 76,3 % de ces cas étaient secondaire à l’hypovitaminose D et 9,79 % à l’hypocalcémie ; enfin, 13,06 % étaient dus à une insuffisance rénale chronique et 0,81 % à une ostéomalacie. Un seul cas avait une HPT tertiaire et 43 cas toujours en cours d’exploration. L’âge moyen était respectivement pour les groupes 1 et 2, de 64,74±10,4 ans et de 63,58±10,32 ans. Une prédominance féminine était notée dans les deux groupes. Une HPT était souvent découverte à l’issue d’un bilan visant à identifier les étiologies des ostéoporoses densitométriques ou face à une hypercalcémie, retrouvée chez 48,57 % cas d’HPTP. Les signes cliniques étaient dominés par les manifestations ostéoarticulaires pour les 2 groupes, même si 22,7 % des patients étaient asymptomatiques. L’asthénie était plus marquée pour le groupe 1. Toujours pour le groupe 1, le bilan biologique a révélé une hypercalcémie chez 48,57 % des patientes avec une calcémie moyenne de 98,45mg/L. La PTH était élevée chez tous les patients avec une moyenne de 169,35ng/L et la calciurie de 24h était élevée chez 4 patients avec une moyenne de 182,2mg/l. Pour 40 % des cas, nous avons relevé une insuffisance en vitamine D. Pour le groupe 2, Le bilan biologique a objectivé une fréquence élevée de l’hypovitaminose D (47,75 % des cas) ; quant à la PTH moyenne, le taux était 149,5pg/ml. L’échographie cervicale a identifié un adénome parathyroïdien chez 18 patients. La scintigraphie au MIBI a objectivé un foyer fixant chez 11 patients. La TDM a détecté un adénome ectopique à proximité du tronc brachio-céphalique et la TEP scan à la F-choline a révélé une hyperplasie parathyroïdienne pour un seul cas. La supplémentation en vitamine D était indiquée chez 48,57 % du groupe 1 et chez 93,87 % du groupe 2. Les calcémimétiques ont été utilisés chez 2 patients. La chirurgie a été réalisée pour plus d’un tiers (37,14 %) des cas du groupe 1 mais indiquée pour un seul patient du groupe 2 qui a bénéficié d’une parathyroïdectomie subtotale. L’évolution clinique était bonne dans les deux groupes.
Conclusion |
L’hyperparathyroïdie est une pathologie fréquente mais peu recherchée. Un dépistage biologique systématique et une prise en charge précoce des désordres du métabolisme minéral et osseux pourraient réduire l’incidence des formes sévères de cette maladie.
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Vol 91 - N° S1
P. A340 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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