Prévalence des comorbidités et gestion des facteurs de risque cardiovasculaire dans l’arthrose digitale : une étude transversale - 26/11/24

Résumé |
Introduction |
La présence d’un sur-risque cardiovasculaire (CV) a été rapportée dans l’arthrose mais les preuves dans la littérature sont moins nombreuses que dans la polyarthrite rhumatoïde par exemple. Les médecins sont donc certainement moins sensibilisés sur l’intérêt de la prise en charge des facteurs de risque CV, également dans l’arthrose. L’objectif de notre étude est d’apporter des preuves supplémentaires en évaluant la prévalence des comorbidités, notamment CV chez des patients ayant une arthrose digitale et de faire un état des lieux de la prise en charge des facteurs de risque CV selon les recommandations générales.
Patients et méthodes |
Une étude transversale a été menée auprès de 110 patients souffrant d’arthrose digitale. Les paramètres cliniques (douleur, fonction, force de préhension, qualité de vie) ont été évalués ainsi que les facteurs de risque cardiovasculaire (tension artérielle, indice de masse corporelle (IMC) et dyslipidémie). Une comorbidité a été retenue en cas d’antécédents personnels de cancer, de maladies cardiovasculaires, de diabète, de maladies neurologiques ou de dépression sévère. Le risque CV a été évalué à l’aide des algorithmes SCORE2 ou SCORE2-OP.
Résultats |
L’âge moyen des 110 patients inclus étaient de 66 ans. 98 (89 %) étaient des femmes, 11 % étaient fumeurs et 28 avaient une comorbidité (25,5 %). Le score médian de Charlson était à 2. Les patients avec comorbidité avaient tendance à être plus âgés (71,1±10,9 versus 64,7±8,1 ans ; p=0,002), de sexe masculin (8/28 : 28,6 % versus 5/81 : 6,2 % ; p=0,004), avec un IMC plus élevé (28,1±6,4 versus 25,7±5,0 ; p=0,049) ou un syndrome métabolique plus fréquent (59,1 % versus 24,1 % ; p=0,002) et avaient une qualité de vie inférieure (55,5±17,6 sur 100 versus 64,4±18,1 ; p=0,047). Le risque CV selon le SCORE2 médian était de 5,1 %. Le SCORE2 était négativement associé à la force de préhension (r=−0,27 ; p=0,02). Il n’y avait pas de différence de SCORE2 entre les patients souffrant d’arthrose de la main avec (n=60) et sans (n=50) douleur de type neuropathique. Une maladie arthrosique érosive sur les radiographies n’était pas associée à la présence d’une comorbidité ou à un SCORE2 plus élevé. Sur les 42 patients avec un risque CV intermédiaire ou élevé (42/98 : 42,9 %), 33 (78,6 %) étaient au-dessus du taux cible de LDL cholestérol en l’absence de traitement hypolipidémiant (n=29) ou en cas de traitement par statine (n=4). Une obésité a été observée chez 24 patients (21,8 %) et 30 (27,3 %) étaient en surpoids. Une augmentation de la circonférence abdominale (>88cm chez les femmes et 102 chez les hommes) a été mesurée respectivement chez 27/63 (42,9 %) femmes et 4/10 (40,0 %) hommes. Quarante-deux patients (41,2 %) présentaient une hypertension artérielle (41 systolique et un diastolique) malgré un traitement chez 9 patients.
Conclusion |
Nous avons constaté un risque CV accru chez les patients souffrant d’arthrose digitale dont la majorité étaient au-dessus de la cible du LDL cholestérol. Les patients souffrant d’arthrose digitale ont un profil pro-athérogène avec 40 % dans notre échantillon qui ont un risque CV intermédiaire ou élevé. Ces résultats suggèrent que les facteurs de risque CV doivent être évalués chez les patients souffrant d’arthrose digitale et pris en charge conformément aux recommandations générales.
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Vol 91 - N° S1
P. A310-A311 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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