Étude de cas cliniques : évaluation en rhumatologie de ville de l’efficacité et de la tolérance d’une injection intra-articulaire de carboxyméthyl-chitosane dans la gonarthrose à un stade avancé - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Le carboxyméthyl-chitosane (CM-chitosane) est un dispositif médical (implant liquide) disponible en France depuis septembre 2023 ayant montré un bénéfice clinique dans le traitement de la gonarthrose [2 , 1 ]. Cette étude de cas patients porte sur l’évaluation de l’efficacité à 6 mois et de la tolérance d’une injection intra-articulaire unique de CM-chitosane, prescrite et administrée chez des patients non répondeurs aux traitements conventionnels y compris l’acide hyaluronique, et potentiellement candidats à la chirurgie.
Patients et méthodes |
Ce suivi prospectif mené sur 6 mois incluait 20 patients avec gonarthrose à un stade radiologique évolué entre octobre 2023 et mars 2024, effectué par deux rhumatologues indépendants qui injectaient chacun 10 patients avec une douleur initiale évaluée à 5 minimum sur EVA puis réévaluée à 3 et 6 mois en visite ou par appel. Les autres critères étudiés étaient : la raideur, la fonction, le jugement global du patient et du médecin. Un test t apparié était utilisé pour l’analyse statistique, tenant compte des données manquantes. Le protocole de l’étude comprenait une visite physique initiale avec ponction systématique du genou douloureux, suivie de l’injection du produit. Certains patients très algiques (jusqu’à 1 cas sur 2) avaient reçu une infiltration de corticoïdes dans les trois mois précédents.
Résultats |
L’âge et l’IMC étaient en moyenne de 68,8 ans (±7,6) et 26,5kg/m2 (±2,7) avec deux patients en situation d’obésité. Les phénotypes d’arthrose observés étaient : arthrose tricompartimentale (60 % des patients), fémoro-patellaire (60 %), et stade IV KL (20 %). On notait par rapport à l’inclusion une réduction significative (p<0,001) de la douleur (50 % à 3 mois [n=19] et 54,6 % à 6 mois [n=16]), de la raideur (47,8 % à 3 mois [n=19]) et 54,6 % à 6 mois [n=16]), et également de la fonction (47,7 % à 3 mois [n=19] et 49,5 % à 6 mois [n=16]) (cf. Fig. 1, Fig. 2, Fig. 3). Les scores d’évaluation globale médecin et patient se sont améliorés respectivement de 56,3 % et 51,5 %. L’effet secondaire principal après injection était une réaction articulaire immédiate de courte durée observée chez 13 patients, géré au besoin à l’aide d’antalgiques.
Discussion |
Cette étude de cas en vraie vie a montré un effet antalgique significatif de l’injection de CM-chitosane dès 3 mois progressant encore à 6 mois dans une population dont la tranche d’âge est impactée par ce type de gonarthrose plus sévère et invalidante. Indépendamment de la douleur, quand une diminution de la raideur du genou est constatée suite à l’injection, elle semble être corrélée avec une réduction de l’épanchement articulaire. Les limites du suivi et des évaluations tiennent avant tout à un échantillon de taille modeste, avec moins de données exploitables à 6 mois en raison de patients non compléteurs. Enfin, le produit a montré une bonne tolérance, sans aucun incident grave rapporté.
Conclusion |
Ces résultats observationnels montrent que l’injection de CM-chitosane offre un bénéfice clinique notable pour la plupart des patients sur la douleur la raideur et la fonction du genou à 3 mois qui se maintient à 6 mois, sans nécessité à cette étape de recourir à un autre traitement, y compris la prothèse, dans le cadre d’une gonarthrose évoluée et/ou réfractaire. Des études randomisées, intégrant des échantillons plus importants de patients correspondant à ce profil de gonarthrose avec sévérité radio-clinique, sont nécessaires pour confirmer l’efficacité du produit et mieux situer sa place dans l’arsenal thérapeutique des injections intra-articulaires, dans l’optique de retarder ou d’éviter la chirurgie.
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Vol 91 - N° S1
P. A309-A310 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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