Éducation thérapeutique et sécurité des biothérapies dans la polyarthrite rhumatoïde : un enjeu clé - 26/11/24

Résumé |
Introduction |
Du fait de sa nature chronique, la polyarthrite rhumatoïde (PR) nécessite une prise en charge globale et prolongée, impliquant des traitements de fond tels que les biothérapies. Ces traitements, bien qu’efficaces, présentent des risques spécifiques, notamment en termes de gestion des effets indésirables et de prévention des infections. C’est dans ce contexte que l’éducation thérapeutique des patients (ETP) s’impose comme un pilier essentiel de la prise en charge de la PR, en permettant aux patients de mieux comprendre leur traitement et de gérer efficacement les risques associés [1 ].
Notre objectif était d’évaluer l’impact de l’ETP sur les compétences de sécurité des patients PR sous biothérapies.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude expérimentale colligeant des patients suivis pour une PR (retenue selon les critères ACR/EULAR 2010) sous traitement biologique.
Un protocole d’ETP, élaboré au sein d’un service de rhumatologie, a été administré aux participants sous forme de jeux de cartes interactifs portant sur les différentes situations cliniques encourues sous biothérapies.
Les compétences de sécurité des patients avant et trois mois après le programme d’ETP ont été évaluées par le questionnaire Biosecure [2 ]. Ce questionnaire, applicable pour tous les types de biothérapies, comprend 55 questions résultant en un score final sur 100. Les principales compétences de sécurité évaluées sont la gestion du risque infectieux, la gestion des effets indésirables et la vaccination.
Résultats |
Nous avons inclus 52 patients atteints de PR sous biothérapies : 13 hommes et 39 femmes, d’âge moyen de 54,63±12 ans [20–87]. Leur niveau d’études était : 14 analphabètes, 22 niveau primaire, 14 niveau secondaire et 2 niveau universitaire.
L’âge moyen de début de la PR et la durée moyenne d’évolution de la maladie était respectivement de 37±13 ans et 6,44±2,94 ans.
Les biothérapies prescrites étaient : un anti-TNF alpha pour 35 patients (67 %) (infliximab [n=9], adalimumab [n=6], etanercept [n=4], certolizumab [n=15] et golimumab [n=1]), un anti CD20 (rituximab) pour 10 patients (19 %) et un anti-interleukine 6 (tocilizumab) pour 7 patients (13 %).
Le score Biosecure initial était de 47,9±14,9 %. À 3 mois de l’ETP, le score est devenu 74, 8±12,9 %, soit une augmentation de 26,90 %. Cette différence était statistiquement significative (p<10-3).
Les facteurs associés à une amélioration du Biosecure après ETP étaient le niveau d’étude universitaire (p=0,04), la voie d’injection sous cutanée (p=0,01) et la biothérapie type anti-TNF (p=0,01).
Aucune amélioration significative du score Biosecure n’a été observée en fonction du sexe (p=0,350) ni de l’âge (p=0,470).
Conclusion |
Notre étude a mis en évidence l’impact positif de l’ETP sur les compétences de sécurité des patients atteints de PR sous biothérapies, notamment dans la gestion des risques infectieux, des effets indésirables et de la vaccination. Nos résultats soulignent l’importance d’intégrer l’ETP dans la prise en charge des patients sous biothérapies afin de garantir une meilleure sécurité et une meilleure efficacité.
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Vol 91 - N° S1
P. A277-A278 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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