Localisation et fréquences des atteintes magnétiques du rachis chez des patients atteints ou non de spondyloarthrite - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Le diagnostic de spondyloarthrite (SpA) est complexe, et est souvent aidé par les critères de classification ASAS 2009, reposant sur la clinique, la biologie, et l’imagerie des sacro-iliaques. Cependant, la sensibilité et la spécificité de ces critères sont incomplètes. D’autres outils tels que l’IRM du rachis peuvent être utiles, cependant, la cartographie des signes magnétiques du rachis est encore inconnue. L’objectif de cette étude rétrospective est d’évaluer et de comparer la fréquence et la localisation des lésions inflammatoires, structurales, et dégénératives observées sur les IRM du rachis de patients atteints de spondyloarthrite axiale (axSpA) en les comparant à des patients indemnes de la pathologie.
Patients et méthodes |
Les patients présentant une AxSpA et ayant bénéficié d’une IRM complète du rachis avec des séquences permettant de discriminer l’eau de la graisse ont été identifiés à travers les dossiers médicaux du service de rhumatologie du CHU. Des témoins indemnes de la pathologie (non SpA) ont été appariés sur le sexe et l’âge. Les lésions inflammatoires (coins, lésions corporéales, lésions non corporéales, arthrites costo-vertébrales, discites) et structurales (coins graisseux, érosions, éperon osseux, ankylose, mise au carré), mais aussi dégénératives (discopathies, MODIC 1 et 2) ont été identifiées, les principaux scores utilisés dans l’imagerie du rachis ont été mesurés (ASspi-MRIc et a, Berlin, SPARCC). Les fréquences selon les localisations ainsi que les valeurs prédictives positives ont ensuite été calculées.
Résultats |
Au total, 60 patients atteints de SpA axiale et 60 témoins ont été identifiés (Fig. 1). L’âge moyen était de 41 ans, et 55 % des patients étaient des hommes. Dans le groupe SpA, la lésion inflammatoire la plus fréquente était le coin vertébral antérieur, avec une fréquence atteignant 20,34 % à Th6 inférieur et 22,04 à L1 supérieur ; puis venait les lésions non corporéales et les coins postérieurs, majoritairement retrouvé au segment thoracique ; enfin, 16,67 % des patients présentaient une arthrite costo-vertébrale. Ces différentes lésions étaient rares dans le groupe contrôle (maximum 1,67 % par localisation). Concernant les lésions structurales dans le groupe SpA, la lésion la plus fréquente était le coin graisseux antérieur, présent chez 69,49 % des patients, avec une prédominance dans le segment thoracique ; suivi par les coins graisseux postérieurs de localisation légèrement plus basse (Th5-L4) ; les éperons osseux étaient principalement retrouvés à la jonction cervico-thoracique ; les érosions et l’ankylose étaient peu fréquente. Les lésions structurales dans le groupe non SpA étaient peu fréquentes, avec une fréquence maximum de 8,47 % pour les coins graisseux antérieurs. Les lésions dégénératives étaient plus fréquentes dans le groupe non SpA notamment les discopathies au niveau cervical et lombaire. Les lésions MODIC 1 étaient rares dans le groupe SpA.
Discussion |
Cette étude est la première à effectuer une cartographie précise des lésions IRM dans la SpA, mais également des lésions dégénératives, le tout en comparant à un groupe contrôle apparié. Les fréquences retrouvées dans notre étude sont cohérentes avec les données plus globales retrouvées dans la littérature.
Conclusion |
Les lésions de SpA peuvent toucher l’ensemble du rachis, mais se localisent préférentiellement au niveau du rachis thoracique. Ces lésions sont rares chez les patients non Spa. Enfin, les lésions MODIC 1 ne sont pas communes dans la SpA. Cette cartographie précise des lésions associées à la SpA permet d’aider au diagnostic ainsi qu’au suivi des patients SpA.
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Vol 91 - N° S1
P. A274-A275 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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