Profil des infections disco-vertébrales au cours des quatre dernières années : étude de 50 cas - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
L’infection disco-vertébrale (IDV) est la plus fréquente des infections ostéo-articulaires. Elle représente un réel défi diagnostique et thérapeutique en raison de la diversité de ses manifestations cliniques et de la variété des agents pathogènes impliqués. L’objectif de notre étude était de dégager les caractéristiques cliniques, paracliniques et thérapeutiques des patients atteints d’IDV pris en charge dans un service de rhumatologie.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive incluant des patients pris en charge pour une IDV dans un service de rhumatologie tunisien au cours de la période s’étalant de 2020 à 2024. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques, biologiques, radiographiques et thérapeutiques ont été consignées à partir des dossiers.
Résultats |
Au total, le travail a englobé 50 patients atteints d’IDV. L’âge moyen était de 58±15 ans, avec une prédominance masculine (sex-ratio H/F=1,3). Les principaux facteurs de risque étaient le contact avec le cheptel (34 %), la consommation de lait cru (30 %), et le diabète (20 %). Le délai diagnostique moyen était de 10±11jours. Les signes généraux les plus fréquemment observés étaient la fièvre (59 %), l’amaigrissement (58 %), et les sueurs nocturnes (52 %). Les rachialgies étaient inflammatoires dans 78 % des cas. La localisation lombaire était la plus fréquente touchant 42 % des patients, suivie par l’atteinte dorsale chez 30 %, et cervicale chez 8 % des cas, tandis que 6 % des patients avaient une atteinte multifocale. Une radiculalgie était notée chez 36 % des patients. Trente pour cent des cas étudiés avaient des troubles neurologiques : un déficit sensitivomoteur était présent chez 22 % des patients, et 4 % des cas présentaient un syndrome de la queue de cheval. Les radiographies standard étaient pathologiques dans 90 % des cas objectivant des érosions des plateaux (52 %), un tassement vertébral (26 %) et une image de fuseau paravertébral chez 5 % des patients. Une IRM était pratiquée chez 94 % des patients et était pathologique dans tous les cas montrant des signes d’atteinte osseuse dans 96 % des cas, avec des images compatibles avec une épidurite dans 78 % des cas. Un syndrome inflammatoire biologique était constaté chez 85 % des cas. La moyenne de la C-réactive protéine était de 69±61mg/L et le taux moyen des globules blancs était de 8445±3060 éléments/mm3. Les hémocultures étaient positives dans 28 % des cas. La sérologie de Wright et de rose Bengale était positive dans 40 % des cas. La ponction d’abcès des parties molles était pratiquée dans 10 % des cas. La ponction biopsie disco-vertébrale était contributive dans 28 % des cas. Les agents pathogènes incriminés étaient brucella (40 %), le bacille de Koch (30 %) et les germes pyogènes (30 %), avec Echerishia coli (10 %), Staphylococcus aureus (6 %), Strptococcus (4 %) et Klebsiella pneumoniae (4 %). Tous nos patients ont reçu une antibiothérapie adaptée, et 52 % ont bénéficié d’une corticothérapie. Le recours à une intervention chirurgicale était nécessaire dans 8 % des cas. Le geste opératoire était une arthrodèse (50 %) ou une décompression médullaire avec ostéosynthèse (50 %). Un rétablissement complet a été observé chez 74 % des patients. Neuf pour cent des patients ont gardé une impotence fonctionnelle, 13 % ont développé une déformation rachidienne et le décès était survenu dans 4 % des cas.
Conclusion |
L’infection disco-vertébrale d’origine brucellienne semble être fréquente en Tunisie avec une localisation essentiellement lombaire. Les résultats de notre étude nous incitent à adopter des stratégies préventives afin de limiter la prévalence et les complications de cette pathologie.
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Vol 91 - N° S1
P. A265-A266 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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