Infection disséminée à gonocoque avec atteinte rachidienne - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Les infections disséminées à gonocoques sont des infections réémergentes. Elles peuvent être associées à des atteintes articulaires périphériques. Les atteintes axiales sont rares avec seulement deux cas rapportés dans la littérature.
Observation |
Un homme de 43 ans s’est présenté aux urgences pour des cervicalgies et des lombalgies aiguës inflammatoires associées à des arthrites de l’épaule, du poignet et du genou gauches. Il était fébrile à 38,5°C et présentait un syndrome inflammatoire biologique avec une protéine-C réactive élevée à 265mg/L. La ponction articulaire du genou gauche a ramené un liquide inflammatoire (73 000 éléments/mm3, 80 % des polynucléaires neutrophiles) sans cristaux ni de bactéries à l’examen direct. Devant la suspicion d’une infection ostéoarticulaire disséminée avec atteinte axiale et périphérique, une antibiothérapie probabiliste couvrant le Staphylocoque aureus par céfazoline et gentamicine a été initiée. Le lendemain, la culture du liquide articulaire et le test d’amplification des acides nucléiques (NAAT) ont identifié un Neisseria gonorrhoea. L’interrogatoire a confirmé la pratique de rapports sexuels à risque. Le NAAT était également positif à N. gonorrhoea sur le prélèvement oropharyngé malgré l’absence de symptômes. Des hémocultures répétées et une échographie cardiaque transthoracique ont éliminé une endocardite. L’antibiothérapie a été relayée par de la céftriaxone 2g/j pour une durée totale de 21jours permettant une amélioration clinique et biologique. L’IRM rachidienne a objectivé une arthrite interapophysaire C3–C4 gauche associée à un œdème osseux de part et d’autre de l’articulation, ainsi qu’une bursite interépineuse de L3–L4. Les scanners du rachis lombaire réalisés à J0 puis à J15 ont mis en évidence l’apparition d’une érosion en regard du processus épineux de L4 (Figure 1, Figure 2). Ces différentes imageries ainsi que l’amélioration clinique des rachialgies sous antibiothérapie suggèrent une localisation axiale de l’infection à gonocoque.
Discussion |
Les atteintes axiales des infections à N. gonorrhoea sont rares. Une infection disséminée à gonocoque devrait pourtant être suspectée chez tous les patients à risque consultant pour une arthrite aiguë, mais également ceux qui présentent une rachialgie inflammatoire. La culture de N. gonorrhoea étant difficile, des ponctions articulaires répétées et l’utilisation des NAAT peuvent aider au diagnostic.
Conclusion |
Une infection disséminée gonoccique peut être suspectée devant un tableau d’oligoarthrite d’allure infectieuse avec atteinte axiale. Le dépistage multisite du gonocoque doit également être encouragé chez les patients à risque, même en l’absence de symptômes.
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Vol 91 - N° S1
P. A262-A263 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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