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Efficacité des traitements de première ligne dans les arthrites aiguës microcristallines - 26/11/24

Doi : 10.1016/j.rhum.2024.10.138 
P.A. Juge 1, , L. Bastard 2, E. Ebstein 3, S. Ottaviani 4, M. Forien 5, L. Benattar 3, M. Pean De Ponfilly 3, M. Dousset 6, M.C. Gallais 6, A. Latourte 7, H.K. Ea 8, P. Richette 1, P. Dieudé 4
1 Rhumatologie, hôpital Lariboisière, Paris, France 
2 Rhumatologie, Bichat, Paris, France 
3 Rhumatologie, hôpital Bichat Claude-Bernard (AP–HP), Paris, France 
4 Service de rhumatologie, CHU Bichat Claude-Bernard, Paris, France 
5 Service de rhumatologie, hôpital Bichat Claude-Bernard (AP–HP), Paris, France 
6 Rhumatologie, hôpital Bichat – Claude-Bernard, Paris, France 
7 Inserm UMR1132, hôpital Lariboisière, Paris, France 
8 Fédération de rhumatologie, hôpital Lariboisière, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

En l’absence de données justifiant l’utilisation préférentielle d’un traitement par rapport aux autres, la colchicine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les corticoïdes sont recommandés comme traitement de première ligne dans les arthrites aiguës microcristallines. Notre objectif était d’identifier des facteurs associés à l’échec d’un traitement de première ligne en cas d’arthrite aiguë microcristalline.

Patients et méthodes

Nous avons inclus l’ensemble des patients consultant à notre centre de l’arthrite aiguë pour une arthrite aiguë microcristalline (goutte, rhumatisme à pyrophosphate de calcium dihydraté [PPCD] ou apatitique) entre octobre 2023 et juillet 2024, initiant un traitement de première ligne. Le diagnostic était effectué selon les critères ACR/EULAR. Les caractéristiques cliniques et biologique des patients en échec de traitement étaient comparées à celles des patients pour lesquels le traitement était efficace (amélioration clinique significative à 24h). Une analyse en sous-groupe des patients atteints de goutte a été réalisée.

Résultats

Parmi les 118 patients inclus (30 femmes [25,4 %], âge moyen 59,92±15,81 ans), 82 ont présentés une crise de goutte (69,5 %), 26 une arthrite à PPCD (22,0 %), 10 un rhumatisme à apatite (8,5 %). L’analyse du liquide synovial objectivait des cristaux chez 49/66 patients (74,2 %). Un traitement par colchicine était initié chez 65 patients (55,1 %), par AINS chez 18 (15,3 %), par corticoïdes per os (PO) chez 11 (9,3 %) et par infiltration cortisonique chez 24 (20,3 %). Le traitement était efficace chez 96 patients (81,4 %). Un échec était observé en cas de goutte chez 17/82 patients (21 %), en cas de rhumatisme à PC chez 4/26 (15 %) et en cas de rhumatisme à apatite chez 1/10 (10 %). Aucun facteur n’était significativement associé à l’échec d’un traitement de première ligne, notamment pour la durée médiane des symptômes à l’initiation du traitement, pour le caractère mono ou polyarticulaire de la crise ou pour le taux de CRP. Dans l’analyse des patients présentant une crise de goutte, l’échec était plus fréquemment observé en cas de sexe féminin (24 contre 6 %, p univariée=0,045) ou de traitement par AINS (35 contre 15 %, p univariée=0,002, Tableau 1). L’analyse multivariée identifiait un risque majoré d’échec en cas de traitement par AINS comparativement à la colchicine, OR=12,5, IC 95 % (2,36–97,1), Tableau 1. L’introduction d’un traitement hypouricémiant lors de la crise n’était pas associé à un échec du traitement de la crise (88 % en cas d’échec contre 82 % en cas de succès, p univariée=0,59).

Conclusion

Les traitements de première ligne sont efficaces chez plus de 80 % des patients en cas d’arthrite microcristalline. Les échecs thérapeutiques semblent plus fréquents au cours de la goutte, et notamment liés à la prise d’AINS.

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Vol 91 - N° S1

P. A262 - décembre 2024 Retour au numéro
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