Profil cytokinique des pathologies rhumatismales dans le liquide articulaire - 26/11/24

Résumé |
Introduction |
Le diagnostic précoce des différentes pathologies rhumatismales est un enjeu important en rhumatologie compte tenu d’une prise en charge thérapeutique différente entre les pathologies mécanique, métaboliques (goutte, rhumatisme à pyrophosphate de calcium [PPC]) et les rhumatismes inflammatoires chronique (RIC) représenté par le groupe des spondylarthrites (SPA) et la polyarthrite rhumatoïde [PR]). Malgré les avancées technologiques avec l’avènement de l’échographie, la découverte de marqueur immunologique comme les anticorps anti-peptides citrullinés et la mise à jour des critères de classification, certains patients souffrant d’arthrite aiguë reste difficile à classifier lors de poussée inaugurale. Parmi les éléments peu exploités dans le bilan étiologique, l’analyse systématique du liquide articulaire pourrait être un outil pertinent. L’objectif de ce travail était donc d’évaluer si le profil cytokinique des liquides synoviaux pouvait permettre : (i) de différencier les liquides inflammatoires et mécaniques en fonction de la pathologie ; (ii) de différencier les différentes pathologies inflammatoires et métaboliques entre elles.
Patients et méthodes |
Nous avons ainsi recueilli les liquides synoviaux excédentaires issus de la pratique clinique au CHU de Reims de manière monocentrique, les classant en 5 pathologies (mécanique, goutte, PPC, PR et SPA) sur les critères de classification actuellement en vigueur, avec analyse de 5 cytokines (IL-6, TNF-α, IL-1β, IL-8 et IFN-γ) par tests ELISA après préparation en laboratoire des échantillons. Une analyse statistique par Kruskal-Wallis a été effectuée avec également une analyse non supervisée.
Résultats |
Sur les 168 patients avec analyse du liquide articulaire, 85 patients répondaient de manière précise aux critères de classification des différents rhumatismes. Le taux de TNF-α était significativement augmenté dans les groupes SPA et PR par rapport au groupe mécanique. Le taux d’IL-6 était significativement augmenté dans le groupe PR et CCA par rapport au groupe mécanique ; celui de l’IL-1β entre liquides mécaniques et chondrocalcinose/goutte/PR. Il n’y avait pas de différence significative avec l’IFN-γ et l’IL-8, ni entre les différents groupes de RIC et métabolique. Enfin une analyse non supervisée a également été réalisée ne permettant pas d’individualiser de clusters spécifiques.
Discussion |
Cette étude a permis de confirmer la différence de profil cytokinique entre RIC, maladie métabolique et arthrose avec notamment une augmentation du TNF-α de l’IL-1β et de l’IL-6 dans la PR, une augmentation du TNF-α dans la SPA, une augmentation de l’IL-1β et de l’IL-6 dans la CCA et de l’IL-1β dans la goutte, ce qui corrobore l’utilisation des thérapies ciblés dans la pratique courante. Il n’y avait pas de différence entre les différents rhumatismes et les maladies métabolique, ce qui était dans nos objectifs associés. Ce travail pourrait être amélioré par une augmentation de la puissance et la sélection de cytokines plus discrimantes pour la distinction entre pathologies telles que l’IL-17, 12, 23, IFN-α par exemple.
Conclusion |
Il s’agit du premier travail de ce type avec des effectifs aussi importants montrant une différence entre les maladies métabolique et les RIC par rapport à l’arthrose. Des cohortes de plus grande ampleur et le choix d’autre cytokine de la voie Th17 méritent d’être exploré afin de discriminer les RIC des pathologies métaboliques.
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Vol 91 - N° S1
P. A258 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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