Caractéristiques échographiques des glandes salivaires majeures chez un groupe de patients atteints de sclérodermie systémique - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
L’objectif de cette étude est d’évaluer le rôle de l’échographie des glandes salivaires (EGS) majeures chez les patients atteints de sclérodermie systémique (SSc).
Patients et méthodes |
Nous avons recruté de manière consécutive des patients atteints de SSc, suivis régulièrement dans quatre centres de Rhumatologie et Médecine interne en France entre 2023 et 2024. L’EGS a été réalisée à l’aide d’une sonde linéaire 4–15-MHz et 6–18-MHz MyLab d’Esaote. Les glandes parotides et sous-mandibulaires ont été étudiées bilatéralement et notées sur une échelle de 0 à 4 selon le score Jousse-Joulin (JJ) et al., basé sur un critère progressif de bandes et de zones hypoéchogènes. Les résultats de l’EGS ont été considérés comme pathologiques avec un score JJ≥2 dans au moins une glande. De plus, les bandes hyperéchogènes indiquant une fibrose ont été évaluées à l’aide d’un système de notation de 0 à 3, basé sur l’atlas de référence de Jousse-Joulin et al. Un score de fibrose≥2 dans au moins une glande a été considéré comme pathologique. Les données échographiques ont été comparées à des paramètres cliniques, incluant l’âge, la durée de la maladie et les caractéristiques cliniques générales. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel Jamovi.
Résultats |
Un total de 123 patients a été évalué : 13 hommes (10,6 %) et 110 femmes (89,4 %), avec un âge moyen de 58,5±13,2 ans (Tableau 1). Trente-trois (26,8 %) patients présentaient une sclérodermie systémique cutanée diffuse. Un syndrome sec subjectif était présent chez 88 patients (71,5 %), avec une sécheresse objectivée dans 77 % des cas. Un syndrome de Sjögren secondaire a été diagnostiqué chez 29 patients (23,6 %), tous présentant une biopsie pathologique des glandes salivaires mineures (BGSA). Les patients avec un score JJ≥2, considérés comme pathologiques, étaient 56 (45,5 %), tandis que ceux avec un score de fibrose≥2 étaient 45 (36,6 %). L’étude des associations avec un score JJ≥2 a principalement montré une corrélation avec la présence d’un syndrome de Sjögren dans 21 cas (72 %) (p<0,001), une biopsie BGSA pathologique dans 65 % des cas (p=0,032), un syndrome sec objectif dans 58 % des cas (p=0,044), ainsi que des anticorps anti-SSA présents dans 87,5 % des cas (p=0,014) et une durée de maladie plus longue (p=0,044). Il n’a pas été trouvé d’association avec les atteintes viscérales des patients. L’étude des associations cliniques a révélé que le score de fibrose≥2 était lié à une durée de maladie plus longue (p=0,014). Il n’y avait aucune association entre ce score et les différents anticorps de la maladie, ni avec les atteintes viscérales telles que l’atteinte cutanée, pulmonaire, articulaire ou la crise rénale.
Conclusion |
Les anomalies échographiques des glandes salivaires majeures sont fréquentes chez les patients atteints de SSc. Un score global JJ≥2 doit faire suspecter un syndrome de Sjögren associé. En revanche, bien que les lésions fibreuses soient assez fréquentes, elles ne semblent pas liées à la gravité du phénotype de la SSc.
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Vol 91 - N° S1
P. A254-A255 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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