Évaluation des pratiques contraceptives des patientes atteintes de maladies auto-immunes et rhumatismes inflammatoires - 26/11/24

Résumé |
Introduction |
Les maladies auto-immunes systémiques et les rhumatismes inflammatoires chroniques touchent majoritairement des femmes en âge de procréer. Ces pathologies peuvent être associées à des risques obstétricaux, liés tant à la maladie elle-même qu’aux traitements nécessaires à sa prise en charge. La planification et l’encadrement d’une grossesse devient donc primordial, et l’utilisation d’une contraception efficace essentielle en l’absence de projet maternel. Cette étude vise à évaluer la prévalence de l’utilisation d’une contraception efficace dans un large éventail de maladies, incluant le lupus, la sclérodermie systémique, le syndrome de Sharp, la maladie de Gougerot-Sjögren, la polyarthrite rhumatoïde et la spondylarthrite.
Matériels et méthodes |
Nous nous sommes intéressés aux femmes âgées de 18 à 45 ans, diagnostiquées avec l’une des maladies sus-citées. Le recueil de données s’est fait à l’aide d’un questionnaire, distribué en personne ou par courrier. Certaines patientes ont également été contactées par téléphone pour les sensibiliser au projet et maximiser le retour de questionnaires. Nous avons secondairement collecté certaines données complémentaires dans les dossiers médicaux informatisés des patientes. Une méthode contraceptive était considérée comme efficace si elle était classée parmi les catégories 1 et 2 de la classification Tier. Nous nous sommes basés sur les recommandations EULAR pour définir les traitements tératogènes. Un surrisque obstétrical maternel était défini par une atteinte d’organe noble compromettant le bon déroulé d’une grossesse. Un surrisque fœtal était défini par la présence d’un SAPL ou d’anticorps anti-SSA.
Résultats |
Cinq cent quatorze patientes ont reçu un questionnaire, nous conduisant à l’inclusion de 143 patientes. L’âge moyen était de 36 ans, l’âge moyen au diagnostic de 25 ans. Soixante-douze pour cent des patientes avaient une contraception quel que qu’elle soit, 58 % utilisaient une méthode efficace (Figure 1). Ce nombre est inférieur à celui de la population générale en France, avec 72,3 % des femmes de 20 à 44 ans utilisant une méthode Tier 1 ou 2 en France en 2016 (santé publique France). Trente-trois pour cent des patientes de notre étude ayant déjà été enceintes avaient expérimenté une grossesse non planifiée, soulignant l’impact significatif de l’échec contraceptif. Aucune différence significative n’a été observée entre les patientes sous traitement tératogène, présentant un risque obstétrical maternel ou fœtal accru, et les autres patientes.
Discussion |
Notre étude est la première à s’intéresser à un spectre si large de pathologies rhumatismales, et à mettre en lumière le caractère efficace ou non des méthodes contraceptives utilisées.
Conclusion |
Cette étude rend compte d’un besoin urgent d’améliorer l’éducation et la gestion gynécologique des jeunes femmes atteintes de maladies dysimmunitaires rhumatismales en France. Pour remédier à cette situation, des programmes éducatifs spécifiques et un suivi gynécologique renforcé sont nécessaires.
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Vol 91 - N° S1
P. A243 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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