Arthrites et rhumatismes inflammatoires au décours des instillations de BCG pour les cancers de vessie : toujours réactionnels, ou complications de l’immunothérapie ? À propos de 6 cas, dont un traité par anti-TNF alpha - 26/11/24

Résumé |
Introduction |
Les arthrites non-infectieuses secondaires à la BCG-thérapie (ANIB) dans les cancers de vessie sont souvent considérées comme des arthrites réactionnelles (ReA), rattachées à la famille des spondylarthrites (SpA). Nous rapportons ici 6 cas d’ANIB pour cancer de vessie, dont un ayant rendu nécessaire un traitement par anti-TNF alpha.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective incluant les cas d’arthrites au décours d’une BCG-thérapie. Les patients ont été identifiés via les demandes de recherche de mycobactéries au sein du laboratoire de bactériologie émanant du service de rhumatologie depuis 2016. Les patients ont été considérés comme des ANIB après vérification de la stérilité des prélèvements bactériologiques, notamment mycobactérien articulaire.
Résultats |
Parmi les 238 recherches de mycobactéries, 5 ANIB ont été identifiés et un cas supplémentaire a été inclus. Les détails sont rapportés dans la Fig1. Les cas identifiés étaient des oligo ou polyarthrites, impliquant le plus souvent les genoux, survenant pour moitié lors de l’induction du traitement (6 premières injections). Un patient avait un antécédent familial de SpA. Le HLA B27 a été recherché chez deux patients, un seul était positif. Le patient HLA B27 positif a été diagnostiqué comme possible SpA axiale à cette occasion, avec une atteinte vertébrale possible (syndesmophytes) sans sacro-iliite. Une corticorésistante ou dépendance aux corticoïdes était présent chez 3 patients, avec instauration de méthotrexate chez 3 patients, et un anti-TNF alpha (etanercept) chez un patient après discussion de la balance bénéfice/risque. L’autre moitié des patients a guéri sans traitement et n’a pas récidivé d’arthrite. La BCG-thérapie a été stoppée chez l’ensemble des patients.
Discussion |
Une fois l’infection à BCG éliminée et le diagnostic d’arthrite non infectieuse posé, la prise en charge des ANIB n’est pas codifiée. Le recours aux AINS est généralement la première ligne, mais l’utilisation d’une corticothérapie systémique est fréquente. Le cadre nosologique des ANIB interroge : souvent rattachées aux spondylarthrites, la prévalence du HLA B27 est pourtant seulement de 45 % et l’atteinte axiale peu fréquente (10 %) selon une revue systématique de littérature sur 130 cas [1 ]. De l’autre, la gestion des effets indésirables immunologiques induits (IRAE) des immunothérapies tend vers une moindre utilisation de la corticothérapie, car semblant être associé à un meilleur pronostic oncologique [2 ], et donc à un potentiel recours aux DMARDs, conventionnels voire biologiques. Pourtant, le recours à une biothérapie dans l’ANIB est exceptionnel, et le recours à un anti-TNF alpha n’avait encore jamais été décrit dans l’ANIB.
Conclusion |
Les ANIB sont des événements rares dont la prise en charge n’est pas bien codifiée. Etant donné que la BCG-thérapie est une forme d’immunothérapie, la prise en charge des ANIB comme des effets indésirables immunologiques induits par l’immunothérapie ou comme authentiques arthrites réactionelles dans le cadre des spondylarthrites nécessite des études complémentaires (Tableau 1).
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Vol 91 - N° S1
P. A235-A236 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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