Perceptions et préjugés des patients atteints de rhumatisme inflammatoire chronique : une analyse des croyances - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Les patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) sont reconnus comme des acteurs actifs dans la gestion de leur maladie [1 ]. Toutefois, une fausse croyance et interprétation par les patients peut compliquer ce processus. Notre objectif était d’évaluer les croyances et les préjugés des patients atteints de RIC.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale ayant inclus 22 patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde (PR) répondant aux critères ACR/EULAR 2010 et 32 patients atteints d’une spondyloarthrite ankylosante (SpA) répondant aux critères ASAS 2009.
La perception des patients a été évaluée à l’aide du questionnaire QuAD (Questionnaire for Arthritis Dialogue) ; comportant 21 questions, chacune évaluée sur une échelle de 0 (totalement en désaccord) à 10 (totalement d’accord) couvrant sept domaines qualitatifs : les facteurs psychologiques, génétiques, alimentaires, physiques, le rythme de vie et des facteurs divers. Un score de 7 ou plus indiquait une forte adhésion à la croyance.
Résultats |
Cinquante-quatre patients, 23 femmes et 29 hommes, âgés en moyenne de 47ans [26–80] ont été inclus dans l’étude. Vingt-cinq pour cent des participants étaient analphabètes, 26 % avaient un niveau primaire, 32 % un niveau secondaire et 17 % un niveau universitaire.
Le RIC évoluait en moyenne depuis 6ans [1–25]. Vingt-sept patients (52 %) recevaient uniquement un traitement conventionnel synthétique et 25 patients (48 %) recevaient un traitement biologique. Les scores moyens DAS28VS pour les PR et ASDASCRP pour les SpA étaient de 3,7±1,6 et 1,8±0,9 respectivement.
Le déclenchement de la maladie par une surcharge physique et l’aggravation des symptômes par la fatigue étaient les croyances le plus répandues chez les patients atteints de SpA avec une égale fréquence de 77,3 % pour chacune de ces croyances. La survenue des poussées suite à l’activité sportive était la croyance la plus fréquente chez les patients atteints de PR (84,4 %).
L’idée qu’un choc émotionnel aurait déclenché le RIC était significativement plus répandue chez les patients atteints de PR que ceux souffrant de SpA (56 % et 28,2 % respectivement ; p=0,036). À l’inverse, la croyance que le RIC est de cause génétique était significativement plus répandue chez les patients atteints de SpA que ceux atteints de PR (62,5 % et 40,9 % respectivement ; p=0,013).
Vingt-trois pour cent des patients atteints de PR estiment que certains aliments, comme les fruits et les légumes frais, soulagent les symptômes de la maladie, contre seulement 0,06 % des patients atteints de SpA (p=0,05).
Conclusion |
Notre étude révèle l’existence de certaines incompréhensions chez les patients atteints de RIC concernant leur maladie. Il est donc essentiel d’accorder plus d’attention à l’éducation des patients afin de rectifier certaines croyances susceptibles d’influencer les décisions thérapeutiques partagées avec le médecin traitant.
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Vol 91 - N° S1
P. A232-A233 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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