Le tofacitinib réduit les taux de LPS circulants dans le modèle d’arthrite induite à l’adjuvant - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
L’intestin n’est plus considéré comme simple élément associé aux spondyloarthrites (SpA) mais comme un véritable acteur, au côté des phénomènes immunologiques. Chez les patients atteints de SpA, une augmentation de la perméabilité intestinale (PI) et de la translocation bactérienne (TB) ont été décrites. Cependant, l’effet des traitements utilisés chez les patients RIC sur la barrière intestinale ne sont pas connus. L’objectif de cette étude était de déterminer l’effet du tofacitinib, en comparison d’un glucocorticoïde (GC) sur la barrière intestinale dans un modèle murin d’arthrite réactionnelle.
Matériels et méthodes |
L’arthrite a été induite chez des rats Lewis mâles âgés de 6 semaines par une injection à la base de la queue de Mycobacterium butyricum suspendu dans de l’adjuvant incomplet de Freund (J0). Dès les premiers signes d’arthrite, les rats ont été traités quotidiennement par des posologies anti-arthritiques de tofacitinib (10mg/kg/2 fois par jour, i.p.), de prednisolone (10mg/kg/jour, i.p.) ou par du sérum physiologique. Après 21jours de traitement, la PI et l’intégrité intestinale ont été évaluées via les taux sanguins de zonuline et d’intestinal fatty acid binding protein (iFABP), et la TB via les taux circulants de CD14 soluble (sCD14) et de différentes formes de LPS (LPS estérifié avec différentes longueurs de chaîne acyle déterminées par chromatographie liquide à haute performance couplée à la spectrométrie de masse). L’atteinte articulaire a été évaluée par la détermination d’un score arthritique.
Résultats |
Par rapport au véhicule, le tofacitinib et le glucocorticoide ont tous deux réduit le score arthritique (p<0,001) et les niveaux de sCD14 (–44 %, p<0,001 et –41 % p<0,001 respectivement). Le GC a diminué les taux d’iFABP (–17 %, p<0,05) mais n’a eu aucun effet sur les taux de zonuline ou de LPS estérifié. Le tofacitinib n’a pas modifié les taux d’iFABP ou de zonuline, mais a réduit les taux de deux types de LPS estérifiés 3OH C10 (–47 %, p=0,03) et le 3OH C18 (–26 %, p=0,02). Le tofacitinib n’a pas modifié les concentrations des autres formes de LPS.
Conclusion |
Le tofacitinib, contrairement à la prednisolone, a réduit la translocation bactérienne intestinale, sans effet sur la perméabilité intestinale. L’élément intéressant de cette étude est l’effet sélectif de ce jakinib sur les différentes formes de LPS. La longueur des chaînes acyles de la partie A du lipide définit l’activité biologique et le potentiel pro-inflammatoire de la molécule lorsqu’elle est exposée au système immunitaire. Etant donné le lien physiopathologique suspecté entre la translocation bactérienne et l’atteinte articulaire, nos résultats ont identifié un nouveau mécanisme qui pourrait être impliqué dans les effets positifs du tofacitinib dans les RIC.
Avec le soutien institutionnel de Pfizer.
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Vol 91 - N° S1
P. A222 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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