La spondyloarthrite difficile à traiter : quels sont les facteurs associés ? - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Les spondyloarthrites (SpA) ont connu un grand progrès dans leur prise en charge thérapeutique au cours des dernières années. Malgré ces progrès dans la prise en charge des spondyloarthrites (SpA), on distingue toujours une proportion de patients avec de changements multiples des biologiques, ce qui peut correspondre à une spondyloarthrite difficile à traiter (SPA DaT). Contrairement à la polyarthrite rhumatoïde, on ne dispose pas de définition consensuelle pour ce concept. L’objectif de notre travail est de déterminer la prévalence des patients multi-switchers atteints de spondyloarthrite, d’identifier leurs caractéristiques, et d’analyser le nombre et les raisons de Switch.
Notre étude vise à explorer la prévalence de cette entité particulière et à en caractériser les aspects cliniques dans une population marocaine.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale comparative ayant inclus les patients atteints de SpA diagnostiqués selon les critères ASAS 2009 admis dans notre service sous traitements cibles. Les données sociodémographiques, les comorbidités, les caractéristiques cliniques, paracliniques et thérapeutiques étaient recueillies pour chaque patient. Les patients multi-switchers ayant reçu au moins deux biologiques ont été considérés comme des spondyloarthrites difficiles à traiter (SPA DaT). Leur prévalence a été estimée, et une comparaison a été effectuée par rapport à un groupe témoin non multi-switchers (SpA-non-DaT).
Résultats |
Au total, 210 patients ont été inclus dont 56,2 % sont des hommes, 63 % avec une durée moyenne d’évolution de longue maladie. La prévalence des multi-switchers était de 32,7 %. Comparativement au groupe contrôle, les patients du groupe DaT étaient de prédominance féminine (53,6 % versus 39 %, p=0,04) avaient plus d’atteinte axiale (76,8 % versus 91,5 %, p=0,003) et une atteinte périphérique articulaire (88,4 % versus 67,4 %, p=0,001) et de fibromyalgie associée (33,3 % versus 66,7 %, p=0,980), la prise de CsDMARD (97,1 % versus 31,9 %, p=<0,001), une prise de corticoïde (34,8 %, versus 11,3 %, p=<0,001). L’activité de la maladie, le BASDAI, l’ASDAS et la CRP à l’initiation de la biothérapie étaient plus élevées chez le groupe SPA DaT (BASDAI : 21,8 % versus 20,6 %, p=0,08), (ASDAS : 46,4 % versus 54,6 %, p=0,03), BASFI (27,5 % versus 41,8 % p=0,04) CRP ( : 14,19±4,73mg/L versus 13,7±2,1 mg/L, p=0,01). De même, le délai entre le diagnostic et le recours au premier biologique était plus long 4 [2,25–6] ans versus 3 [1–4] ans, p=0,03). Tous les patients du groupe DaT avaient reçu les antiTNFα, 22,9 % l’anti-IL17. En analysant les commutateurs entre biologiques chez ce groupe difficile à traiter, le premier switch était lié à un échec primaire dans 59 % des cas ; un échec secondaire dans 29 % des cas, et un effet indésirable dans 12 % des cas. Dans le deuxième switch, l’échec primaire et secondaire ont été constatés respectivement chez 67 % et 33 % des cas, et les effets indésirables chez 3 %. Concernant le troisième switch, 83 % avaient un échec primaire et 17 % un échec secondaire.
Conclusion |
Notre étude a trouvé une forte prévalence des spondyloarthrites multi-switchers. Cependant, un échantillon de patients plus larges est nécessaire afin de voir un prérequis à la proposition d’une définition adaptée.
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Vol 91 - N° S1
P. A218-A219 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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