Influence de l’atteinte axiale initiale sur le phénotype évolutif des spondyloarthrites axiales : données sur 10 ans issues de la cohorte DESIR - 26/11/24

Résumé |
Introduction |
Les rachialgies inflammatoires de la spondyloarthrite axiale (axSpA) peuvent débuter dans un seul segment du rachis ou bien dans plusieurs segments simultanément. Néanmoins, certaines localisations pourraient être plus fréquemment associées à une évolution vers certains phénotypes rhumatologiques particuliers et/ou à l’apparition de certaines manifestations extra-rhumatologiques. Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’influence de l’atteinte axiale initiale de l’axSpA sur le phénotype clinique ultérieur, sur une période de 10ans.
Patients et méthodes |
Tous les patients atteints d’axSpA récentes avec rachialgies inflammatoires inclus dans la cohorte DESIR et disposant de données sur la topographie de l’atteinte axiale initiale ont été inclus. Les critères de jugement principaux étaient la survenue d’atteintes extra-rachidiennes (arthrite, dactylite, enthésite) et extra-rhumatologiques (psoriasis, uvéite, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin [MICI]). Les patients ont été répartis en 3 groupes selon la localisation initiale des rachialgies (atteinte cervico-thoracique, lombo-fessière ou diffuse caractérisée par l’atteinte des 2 segments) et comparés selon leurs caractéristiques principales. L’association entre la localisation initiale de la rachialgie et la survenue de manifestations extra-rachidiennes/extra-rhumatologiques a été analysée à l’aide d’un modèle de Cox multivarié, ajusté sur l’âge, le sexe, la présence de ces manifestations à l’inclusion et l’exposition aux traitements conventionnels/biomédicaments au cours du suivi (variables dépendantes du temps).
Résultats |
Parmi les 662 patients inclus, 94 (14,2 %) présentaient une atteinte initiale cervico-thoracique (33,9±8,4ans ; 53 % d’hommes), 466 (70,3 %) une atteinte lombo-fessière (33,0±8,6ans ; 46 % d’hommes) et 103 (15,5 %) une atteinte diffuse (36,0±8,6 ans ; 40 % d’hommes). Les patients ayant une atteinte diffuse initiale étaient significativement plus âgés, avaient un niveau d’étude plus bas et présentaient moins d’antécédant de dactylite à l’inclusion que les patients ayant une atteinte cervico-thoracique ou lombo-fessière (Tableau 1). Suite à la survenue de la rachialgie, 222 (37,2 %) patients ont développé une première arthrite, 136 (21,6 %) une dactylite, 382 (71,4 %) une enthésite, 103 (18,1 %) du psoriasis, 91 (14,3 %) une uvéite et 42 (6,6 %) une MICI. Les courbes de survie selon l’atteinte rachidienne initiale sont présentées en Fig. 1. Après ajustements, les rachialgies initiales diffuses étaient associées à un risque significativement plus élevé d’arthrite au cours du suivi (Hazard ratio=2,1 ; intervalle de confiance à 95 %=1,3–3,4), comparativement à l’atteinte cervico-thoracique. Aucune autre association significative entre la localisation initiale de la rachialgie et le phénotype ultérieur de l’axSpA n’a été retrouvée. Les autres facteurs associés à chaque manifestation extra-rachidienne/extra-rhumatologique sont présentés en Tableau 2.
Conclusion |
Seule la localisation diffuse des rachialgies inflammatoires débutantes paraît associée à un profil évolutif ultérieur de l’axSpA, avec plus grande survenue d’arthrites. Ceci est d’intérêt pour le clinicien, l’échange avec le patient et pour l’analyse de certains essais thérapeutiques.
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Vol 91 - N° S1
P. A183-A184 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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