SARCO-PR : évaluation d’une nouvelle méthode d’évaluation de la sarcopénie dans la polyarthrite rhumatoïde - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
La sarcopénie à une prévalence plus importante chez les patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde (PR) par rapport à la population générale du fait de l’atteinte fonctionnelle, d’une sédentarité parfois imposée par les douleurs et des thérapeutiques utilisées comme la corticothérapie. Elle est un facteur de mauvais pronostic du fait du risque augmenté de chute, de fracture ostéoporotique, d’hospitalisation et de décès. Il semble important de pouvoir dépister cette complication chez nos patients afin de pouvoir la traiter et la suivre de manière rapprochée. La sarcopénie est définie selon les critères de l’European Working Group of Sarcopenia (EWGSOP) par l’association d’une diminution de la masse musculaire, évaluée par absorbtiométrie biphotonique à rayon X (indice de masse musculaire appendiculaire<5,5 chez la femme et<7 chez l’homme) et de la force de préhension par matériel Jamar® (27kg chez l’homme, 16kg chez la femme). Néanmoins, dans le PR, la force de préhension manuelle n’est pas corrélée à la masse musculaire du fait d’une destruction articulaire au niveau des mains rendant l’interprétation et le suivi de ces patients impossible. Il est donc nécessaire de développer des outils diagnostic adapté à ces patients.
L’objectif de notre travail était d’évaluer la dynamométrie manuelle par dynamomètre Microfet 2® sur d’autre groupe musculaire.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude transversale monocentrique, prospective de cohorte chez les patients atteints de PR (critères ACR/EULAR 2010). Les critères d’exclusion étaient l’incapacité à réaliser une épreuve fonctionnelle (test de marche), la grossesse et les patients mineur ou sous protection juridique. La sarcopénie étaient définie selon les critères de l’EWGSOP. La dynamométrie manuelle était réalisée sur 3 groupes musculaires à l’aide d’un capteur de mesure manuel type Microfet2® : quadriceps, triceps brachial, biceps. Le nombre de sujet nécessaire était de 164 patients avec un risque alpha : 0,05, une sensibilité attendue de 0,85, une précision de 0,1 et une prévalence de la maladie de 0,3. L’essai était enregistré sous le numéro NCT04933097.
Résultats |
Cent-soixante-quatre patients ont été inclus dans cette étude avec une majorité de femmes (83 %), d’âge moyen de 62,7ans±10,8. L’IMC moyen était de 27,4±5,6. Les patients étaient contrôlés, avec un DAS 28 CRP moyen de 2,5±1,3. Le grip test était diminué chez 56 patients (34 %), l’indice de masse musculaire appendiculaire était diminué chez 31 patients et il existait une sarcopénie chez seulement 13 patients avec une prévalence de la sarcopénie de 7,9 %. Chez ces patients, il y avait une prédominance féminine (85 %) et un âge moyen de 64,6±10. L’IMC moyen de ces patients était de 22,9±3. Concernant la dynamométrie manuelle, la corrélation inter opérateur et intra opérateur était>0,9. La corrélation avec la masse musculaire appendiculaire était supérieure avec la dynamométrie manuelle (R=0,47, 0,48 et 0,49 p<0,05 pour le quadriceps, biceps et triceps) que le grip test (R=0,31, p<0,05).
Discussion |
La dynamométrie manuelle est une méthode facile, peu coûteuse, réalisable en consultation. Dans cette étude, la corrélation avec la masse musculaire était meilleure que la technique de référence et la reproductibilité et la répétabilité de la technique était excellente.
Conclusion |
La dynamométrique manuelle est mieux corrélée à l’indice de masse musculaire appendiculaire que le Grip test chez les patients atteints de PR et pourrait être utilisé pour l’évaluation prospective des patients ayant une sarcopénie.
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Vol 91 - N° S1
P. A173-A174 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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