Fréquence et caractéristiques des polyarthrites difficiles à traiter : résultats d’une enquête monocentrique - 26/11/24

Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) a connu des avancées majeures en termes de concepts, de définitions et de prise en charge au cours de la dernière décennie. Toutefois, la prise en charge reste complexe chez certains patients. La polyarthrite rhumatoïde difficile à traiter (PRDT) a été définie par l’EULAR (2021) [1 ] selon trois critères, notamment l’échec d’au moins deux thérapies ciblées aux mécanismes d’action différents, après échec ou contre-indication d’au moins deux traitements de fond synthétiques conventionnels (csDMARDs). L’objectif principal de cette enquête est de déterminer la fréquence des PRDT chez les patients atteints de PR traités par biothérapies. L’objectif secondaire est de caractériser cette population et d’identifier les éventuels facteurs de risque associés.
Résultats |
Parmi les 163 patients atteints de PR sous biothérapie (n=163 ; 27 hommes et 136 femmes ; sex-ratio H/F : 0,2 ; âge moyen : 53,55ans±14,22), douze (7,36 % ; IC [3–12 %]) répondent à la définition de l’EULAR de PR difficile à traiter. Il s’agit exclusivement de femmes, avec un âge moyen de 58,08ans±11,29. Dix patientes (83 %) présentaient des comorbidités. L’âge moyen de début de la maladie était de 38,33ans±18,14, et la durée moyenne d’évolution de la maladie était de 20,91ans±18,7. Il s’agit de PR fortement immunopositives (ACPA et/ou FR), érosives et déformantes. Cinq patientes (41 %) présentaient des manifestations extra-articulaires, dont une pneumopathie interstitielle diffuse. Aucune patiente n’était sevrée de corticoïdes. La dose moyenne actuelle de corticothérapie était de 8,95mg/j±5,37 en équivalent prednisone. Le nombre moyen de csDMARDs utilisés était de 2,75±0,9. Au moins deux agents biologiques ont été administrés : le rituximab et le tocilizumab chez toutes les patientes, et un anti-TNF alpha chez 10 patientes (83 %). La moyenne du DAS28-VS actuel était de 4,23.
La présence de comorbidités cardiovasculaires était significativement associée à la PRDT (OR : 4,8 ; IC [1,3–16,9] ; p=0,01). Le nombre de csDMARDs utilisés était significativement plus élevé dans les PRDT (p=0,01) ainsi que le score HAQ initial (p<0,001). L’association avec d’autres facteurs (âge de début plus tardif, diabète, immunopositivité, présence de manifestations extra-articulaires, dont la PID, et utilisation de méthotrexate) n’était pas significative.
Conclusion |
Les PRDT dans le cadre de cette enquête concernent majoritairement des femmes présentant des comorbidités avec des PR érosives, déformantes et fortement immunopositives. Les comorbidités cardiovasculaires, le nombre de csDMARDs et le score HAQ initial sont significativement associés à la PRDT. Toutefois, la taille de l’échantillon ne permet pas de relever d’autres facteurs associés et d’autres études sont nécessaires à cet effet.
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Vol 91 - N° S1
P. A166-A167 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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