S'abonner

Évaluation des anomalies lipidiques après introduction d’un inhibiteur JAK dans la polyarthrite rhumatoïde en pratique courante - 26/11/24

Doi : 10.1016/j.rhum.2024.10.013 
S. Abdellaoui 1, O. Al Tabaa 2, S. Hecquet 1, M. Thomas 1, A. Combier 1, S. Carvès 1, O. Fogel 1, Y. Allanore 1, J. Avouac 1,
1 Rhumatologie, hôpital Cochin, Paris 
2 Rhumatologie, centre hospitalier René-Dubos, Pontoise 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La polyarthrite rhumatoïde (PR) est caractérisée par un paradoxe lipidique induit par l’inflammation systémique. Les inhibiteurs de JAK (JAKi) sont associés à une augmentation à court terme du cholestérol total (CT) et des fractions LDL et HDL qui pourrait être un effet direct du médicament ou indirect, secondaire à la réduction de l’inflammation systémique induite par le traitement. L’objectif de ce travail était d’étudier l’évolution des taux de CT et de ses fractions après introduction d’un JAKi.

Patients et méthodes

Étude rétrospective monocentrique incluant l’ensemble des patients atteints de PR mis sous JAKi entre 2019 et 2023, ayant au moins deux visites de suivi et un bilan lipidique disponible à l’inclusion, et non traités par statines lors de l’inclusion. Le critère de jugement principal était l’évolution du CT et de ses fractions à 6 mois du début des JAKi. Les critères secondaires comprenaient l’étude des facteurs associés aux modifications du bilan lipidique à 6 mois et l’évolution du bilan lipidique entre la première et la dernière visite disponible.

Résultats

Au total, 85 patients atteints de PR (68 femmes, 80 %) répondaient aux critères d’inclusion, avec un âge moyen de 59±13ans et une durée moyenne de la maladie de 19,5±12,4 ans ; 73 (86 %) et 76 (89 %) patients avaient des facteurs rhumatoïdes et des ACPA positifs respectivement, et 66 (78 %) présentaient des érosions osseuses. 22 patients recevaient du baricitinib, 7 du tofacitinib, 38 de l’upadacitinib et 18 du filgotinib. Le DAS28-CRP à l’inclusion était de 4,09±1,26 avec une CRP moyenne de 10±14mg/L. Les comorbidités, les traitements concomitants et le bilan lipidique à l’inclusion sont présentés dans les Tableau 1, Tableau 2. À l’inclusion, les taux de CT et de HDL cholestérol (HDL-C) corrélaient négativement avec la CRP (respectivement r=–0,23, p=0,042 et r=–0,25, p=0,040), mais pas avec le DAS28 ou le DAS28-CRP. Cette corrélation n’était pas mise en évidence pour le LDL et les triglycérides. À 6 mois, on notait une augmentation significative du CT (+0,17±0,37g/L, p=0,016) du HDL-C (+0,09±0,19g/L, p=0,017) mais pas du LDL-C (+0,02±0,31, p=0,68) (Tableau 2). Cette augmentation était inversement corrélée à la réduction des concentrations de CRP (–6±10mg/L) sous JAKi (CT : r=–0,31, p=0,033 et HDL-C : r=–0,32, p=0,042). Cette augmentation n’était ni associée à la prise de corticoïdes ou de méthotrexate, ni à l’évolution de l’activité articulaire de la maladie (nombre d’articulations douloureuses et gonflées). Lors de la dernière visite disponible (en moyenne 20±15 mois après le début du JAKi), il existait une baisse du CT et notamment de sa fraction HDL par rapport à la première visite, avec des valeurs proches de celles de la visite d’inclusion (Tableau 2). Des statines ont été prescrites pour 9 patients au cours de la période de suivi, qui présentaient tous une dyslipidémie connue à l’inclusion (10,6 %).

Conclusion

Cette étude confirme une augmentation transitoire du CT et de ses fractions sous JAKi liée à la réduction de l’inflammation systémique induite par le traitement. Ces anomalies lipidiques ont été régressives chez la majorité des patients. Les conséquences cliniques de cette élévation restent à être déterminées dans le contexte de la tolérance cardiovasculaire des JAKi.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 91 - N° S1

P. A161-A162 - décembre 2024 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Caractéristiques et facteurs de risque de la polyarthrite rhumatoïde difficile à traiter : données d’une étude prospective
  • Z. Lamri, F.Z.Y. Heddi, I. Tchouar, A. Latroch, K. Khelif
| Article suivant Article suivant
  • Étude de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’activité et le traitement de patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde au CHU de Dijon
  • J. Heitz, S. Herrmann, G. Marcy, C. Piroth, A. Arbault, J.F. Maillefert, A. Ramon

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.