Facteurs prédictifs du développement de la PR chez les patients atteints d’arthrite indifférenciée positive à l’anti-CCP : une étude de suivi de 2 à 20 ans de la cohorte d’arthrite de l’UCLouvain à Bruxelles - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Les patients atteints d’arthrite indifférenciée (AI), positifs aux anticorps anti-protéines citrullinées (anti-CCP), présentent un risque élevé d’évolution vers la polyarthrite rhumatoïde (PR). Toutefois, certaines d’entre eux peuvent connaître une rémission spontanée. Afin d’éviter le sur-traitement et les effets secondaires potentiels, l’identification de facteurs prédictifs du développement de la PR est cruciale. Cette recherche a pour but d’analyser l’évolution des patients AI positifs aux anti-CCP évoluant ou non vers la PR après 2 à 20ans de suivi et de déterminer les facteurs prédictifs.
Patients et méthodes |
Une analyse prospective d’une cohorte de 700 patients atteints d’arthrite précoce a été réalisée entre 2003 et 2021. Parmi eux, l’AI a été définie s’ils ne remplissaient pas les critères ACR de 1987 et/ou les critères ACR/EULAR de 2010. Les patients présentant une érosion ou un rétrécissement de l’espace articulaire au diagnostic ont été exclus de l’étude. Une évaluation détaillée a été réalisée au diagnostic, comprenant toutes les caractéristiques cliniques et les composantes du score ACR/EULAR. Les patients atteints d’AI positifs aux anti-CCP ont été divisés en deux groupes en fonction de l’évolution vers la PR (selon le diagnostic du médecin) et de l’instauration du traitement par méthotrexate. Tout traitement modificateur de la maladie a été interdit pendant le suivi de l’AI. Les différences entre les variables continues des deux groupes ont été analysées par le test T ou le test de Mann-Whitney en fonction de la normalité. Le test de Levene a été utilisé pour analyser l’égalité de la variance. Le test du Chi carré ou le test exact de Fisher ont été appliqués pour analyser la signification de l’association entre les variables catégorielles. Le test de corrélation de Spearman a été utilisé pour évaluer la présence de corrélations significatives entre les variables.
Résultats |
Une cohorte totale de 96 patients AI positifs aux anti-CCP a été analysée. Au total, 35 patients (36,4 %) étaient toujours définis comme atteints d’AI lors de la dernière visite de suivi et 61 (63,6 %) ont développé une PR après un suivi moyen de 2±2,09ans. Les caractéristiques de base des deux groupes sont comparées dans le Tableau 1. Au départ, les patients atteints d’AI positifs aux anti-CCP et qui ont développé une PR, avaient significativement un plus grand nombre de petites articulations douloureuses (nAD 1,3±2,0 contre 0,43±0,9 ; p=0,004), de petites articulations gonflées (nAG 0,5±0,9 contre 0,1±0,2 ; p=0,001) et le score ACR/EULAR 2010 plus élevé (5,1±1,3 contre 4,3±0,8 ; p<0,001).
Conclusion |
Nous confirmons que les patients atteints d’AI positifs aux anti-CCP ont un risque élevé de développer une PR. Le score ACR/EULAR 2010 élevé, y compris le nombre de petites articulations sensibles et gonflées, évalués au moment du diagnostic sont des facteurs prédictifs de l’évolution vers la PR.
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Vol 91 - N° S1
P. A158 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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