Facteurs associés à l’évolution des lésions dégénératives rachidiennes dans la spondyloarthrite axiale : données sur 10 ans issues de la cohorte DESIR - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Les radiographies et l’IRM sont 2 modalités d’imagerie clés pour le diagnostic des spondyloarthrites axiales (axSpA). Elles fournissent également des informations précieuses sur les modifications morphologiques et biomécaniques des différentes structures du rachis. Bien que les lésions dégénératives (LDs) rachidiennes soient fréquentes chez les patients atteints d’axSpA, leur évolution naturelle au sein d’une large cohorte reste mal connue. De plus, les facteurs contribuant à une progression plus rapide des lésions ne sont pas bien établis. Nos objectifs étaient d’étudier l’évolution des LDs rachidiennes sur 10 ans au sein d’une cohorte de patients atteints d’axSpA récente, et d’identifier les facteurs associés à leur progression.
Patients et méthodes |
Les radiographies cervicales et lombaires, et l’IRM du rachis entier à l’inclusion, à 5 ans et 10 ans de patients diagnostiqués axSpA dans la cohorte DESIR ont été évaluées par 3 relecteurs, en aveugle de la date de visite, des données cliniques et d’autres données d’imagerie. Les patients ayant ≥1 imagerie disponible (radiographie ou IRM) à ≥1 des visites ont été inclus. Les LDs ont été définies à l’échelle du patient et pour les analyses descriptives par un consensus entre les relecteurs (accord de ≥2 des 3 relecteurs ou moyenne des 3 relecteurs). Afin d’évaluer la progression des LDs au fil du temps, nous avons utilisé des modèles d’équations d’estimation généralisée (GEE) multiniveaux, tenant compte des évaluations de chaque relecteur, pour traiter les observations répétées dans le temps. La principale variable d’intérêt était le temps, permettant de refléter la progression annuelle des lésions. Les modèles ont été ajustés sur le sexe, le statut HLA-B27, l’IMC, le tabagisme et la profession (inactif, employé, ouvrier) à l’inclusion, ainsi que sur l’exposition aux biomédicaments (oui/non) au cours du suivi.
Résultats |
L’étude a inclus 330 patients (âge moyen : 34±9 ans ; 47 % d’hommes ; IMC 24±4kg/m2). Sur les radiographies, le nombre moyen de LDs par patient était de 1,6±2,5 à l’inclusion, contre 3,4±3,9 à 10 ans. Sur l’IRM, ce nombre passait de 7,5±5,5 à l’inclusion à 11,0±7,1 à 10 ans (Figure 1). Les LDs ayant les plus fortes progressions sur les radiographies étaient les ostéophytes (progression annuelle=2,2 %, intervalles de confiance à 95 % (IC95 %) : 1,9–2,7), la perte de hauteur discale (1,4 %, 0,9–1,8) et l’arthrose articulaire postérieure (1,3 %, 0,9–1,7). Sur l’IRM, des observations similaires étaient notées pour les protrusions discales (1,1 %, 0,6–1,6) et les lésions Modic de type I (1,0 %, 0,7–1,3) et II (0,9 %, 0,7–1,2) (Tableau 1). Le nombre total de LDs augmentait de manière significative lors du suivi, tant sur les radiographies (coefficient β=1,8, IC95 % : 1,5–2,1) que sur l’IRM (4,2, 3,5–4,8). Les facteurs associés à cette progression étaient l’augmentation de l’IMC (0,2, 0,1–0,2 sur les radiographies ; 0,4, 0,3–0,4 sur l’IRM) et l’exposition aux biomédicaments (0,4, 0,1–0,7 et 0,9, 0,3–1,5 respectivement) (Tableau 2).
Conclusion |
Dans cette cohorte de patients atteints d’axSpA débutante, les LDs rachidiennes, bien que fréquentes, progressent lentement sur 10 ans, tant sur les radiographies que sur l’IRM. Cependant, la progression est plus rapide chez les patients ayant un IMC élevé et chez ceux exposés aux biomédicaments, suggérant une forme plus sévère d’axSpA.
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Vol 91 - N° S1
P. A148-A149 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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