Rééduquer les lymphocytes B régulateurs dans le lupus en modifiant la glycosylation : nouvelle perspective thérapeutique - 26/11/24

Résumé |
Introduction |
Le système immunitaire est un réseau complexe de cellules luttant contre différents agents pathogènes. La rupture de cette homéostasie conduit au développement de maladies, y compris des maladies auto-immunes telles que le lupus érythémateux systémique (LES). Parmi les cellules impliquées dans le contrôle immunitaire, les cellules B régulatrices (Breg) sont retrouvées dysfonctionnelles dans cette maladie et incapables de moduler l’activité des cellules T inflammatoires. En parallèle, la présence d’une glycosylation anormale des sous-populations de cellules B ainsi que des protéines sériques et des immunoglobulines ont été retrouvées chez les patients atteints de LES. En effet, ces cellules B présentaient une diminution importante des N-glycanes mannosylés ainsi qu’une nette diminution des résidus fucosylés. La glycosylation a largement été décrite comme participant à divers processus physiologiques, y compris la différenciation cellulaire. C’est pourquoi nous avons décidé d’examiner si ces anomalies pouvaient être responsables des déficiences fonctionnelles des Breg observées dans cette pathologie.
Matériels et méthodes |
Un modèle in vitro de différenciation des Breg a été mis en place. Il consiste à pré-stimuler les cellules B avec du CpG (un ligand de TLR-9) et du CD40L multimérisé, pendant 3jours, suivi d’une co-culture de 4,5jours avec des cellules T marquées au CFSE afin de suivre leur prolifération, avec un ratio de 1 :1. La glycosylation des cellules B a été évaluée à l’aide de lectines biotinylées spécifiques de la N- et de la O-glycosylation combinées avec de la streptavidine-FITC. Les profils de glycosylation (auxjours 0, 3 et 7,5) ainsi que la prolifération des cellules T (au jour 7,5) ont été évalués par cytométrie en flux.
Résultats |
Nos premiers résultats démontrent que la pré-stimulation des cellules B (jour 3) est corrélée à une modification de la complexité des N et O-glycanes membranaires, concomitante à une augmentation de la fucosylation. Cependant, les résidus sialylés restent inchangés. Après mise en contact avec les cellules T (jour 7,5), les Breg ont montré une réduction significative (proche du niveau basal) des N-glycanes complexes ainsi que des épitopes O-glycosylés. La fucosylation (sauf les résidus α1–4) apparaissait réduite tandis que la sialylation était fortement régulée à la hausse. Ces Résultats mettent en lumière deux signatures glycosidiques spécifiques lors de l’acquisition des fonctions régulatrices et de leurs manifestations sur la prolifération des cellules T.
Discussion |
Les prochaines expérimentations consistent à utiliser plusieurs inhibiteurs des enzymes impliquées dans la synthèse de ces structures glycosidiques afin d’évaluer leur impact sur les fonctions des Breg. L’étape ultime de ce projet est de tester ces mêmes inhibiteurs sur des cellules de patients atteints de LES dans le but de déterminer si nous pouvons restaurer certaines propriétés régulatrices de leurs cellules B.
Conclusion |
En conclusion, l’objectif de cette recherche est de développer de nouveaux outils thérapeutiques axés sur la modulation de la glycosylation ciblée sur les cellules B regs dans le LES.
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Vol 91 - N° S1
P. A142-A143 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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