Pédagogie 2.0 : la simulation en réalité augmentée pour optimiser l’apprentissage des gestes invasifs par les étudiants en médecine : résultats d’une étude clinique randomisée - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
Les ponctions lombaires (PL) sont des procédures invasives, fréquentes, sources de stress pour les patients et les médecins. L’apprentissage se fait souvent directement sur le patient, ce qui peut affecter la qualité et la sécurité du geste. Notre étude vise à évaluer l’impact sur la réalisation des PL par des étudiants d’un simulateur en réalité augmentée par rapport à une formation traditionnelle.
Patients et méthodes |
Nous avons conduit une étude clinique prospective, monocentrique, randomisée en groupes parallèles. Deux groupes d’étudiants en médecine, n’ayant jamais pratiqué de PL auparavant ont été comparés : le groupe expérimental a reçu une formation sur simulateur de PL en réalité augmentée en plus d’une formation standard au lit du patient, tandis que le groupe contrôle a suivi une formation standard au lit du patient uniquement. Les patients inclus nécessitaient une ponction lombaire dans le cadre de leur prise en charge médicale et donnaient leur consentement pour participer à l’étude. Le critère de jugement principal était le taux de réussite des PL. L’étude a également évalué la durée de la procédure, la survenue de complications, l’évaluation de la douleur et de l’anxiété des patients et des étudiants ainsi que leur satisfaction.
Résultats |
L’étude a inclus 55 patients répartis en deux groupes (groupe simulateur [n=29] et groupe contrôle [n=26]). Le taux de réussite des PL, a montré des Résultats comparables entre les deux groupes : 46,4 % de succès dans le groupe simulateur contre 40,0 % dans le groupe contrôle, sans différence statistiquement significative (p=0,9). Les temps de réalisation de la procédure étaient plus courts dans le groupe simulateur (296 secondes vs 497 secondes), sans atteindre la significativité statistique (p=0,3). Concernant les critères secondaires évalués par les patients : la douleur ressentie (EVA douleur maximale moyenne de 5,6 [écart-type 2,8]) et leur anxiété (médiane de 5/10 [IQR 2,5–8]) n’ont pas montré de différences entre les groupes. Les patients ont évalué la capacité des étudiants à les mettre à l’aise avec une médiane de 9/10 [8-10], le groupe simulateur ayant obtenu une note supérieure (10/10 [8–10]) par rapport au groupe contrôle (8/10 [7–10]), sans atteindre la significativité statistique (p=0,2). Les étudiants ont évalué leur anxiété avant la réalisation du geste à 5/10 [3–7], 4/10 [3–7] dans le groupe simulateur versus 5 [3,5–6,5] dans le groupe contrôle, sans différence significative (p=0,6). Leurs auto-évaluations de leur aisance ont montré que pour la préparation du matériel, l’installation du patient et le repérage anatomique, l’asepsie, et la communication avec le patient il n’y avait pas de différence significative entre les groupes (p=0,3, p=0,3, p=0,2, et p=0,7 respectivement). En revanche, leur aisance dans la réalisation de la PL elle-même était significativement meilleure dans le groupe simulateur, évaluée 7 [6–7] comparée à 6 [5–7] dans le groupe contrôle (p=0,04). En termes de complications, le taux de PL traumatiques et de syndromes post-PL est resté faible et similaire dans les deux groupes (Figure 1, Figure 2, Figure 3).
Conclusion |
A performance technique comparables, les étudiants formés avec le simulateur ont montré une rapidité du geste accrue lors de la procédure et une meilleure communication avec les patients. Ces résultats suggèrent que l’intégration de la réalité augmentée dans la formation médicale pourrait raccourcir la durée des gestes invasifs réalisés par les étudiants et améliorer leurs compétences relationnelles.
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Vol 91 - N° S1
P. A137-A138 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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