Impact de la pollution atmosphérique (PM2.5, PM10, 03 et NO2) sur la survenue de poussée dans les rhumatismes inflammatoires chroniques (polyarthrite rhumatoïde et spondylarthrites) : une étude prospective, monocentrique - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
La pollution atmosphérique est un facteur de risque environnemental reconnue dans les pathologies cardiovasculaires, mais son implication dans l’activité des rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) est plus débattue, malgré une implication très probable dans leur pathogenèse. L’objectif de cette étude est de déterminer s’il existe une association entre polluants atmosphérique et poussée de RIC.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude de cohorte monocentrique se déroulant au CHU de Nice. Les patients inclus étaient issus de la file active de l’hôpital de jour (HDJ). Ils devaient présenter un rhumatisme inflammatoire chronique (répondant aux critères ACR/EULAR 2010 pour les polyarthrites rhumatoïdes, aux critères New York modifiés pour les spondylarthrites ankylosantes, et aux critères CASPAR pour les rhumatismes psoriasiques) stable depuis au moins 3 mois sous biothérapie. Tous les patients ont été suivis pendant 6 mois avec évaluation clinique lors de chacun de leur passage en HDJ. La survenue d’une poussée était recueillie par un auto-questionnaire, rempli hebdomadairement et rapporté mensuellement lors de chaque visite. Les poussées ont été considérées comme longues si de durée supérieure à 3jours et courtes si moins de 3jours. L’exposition aux polluants atmosphériques était évaluée grâce à des stations de surveillance par la société atmosud permettant un relevé quotidien du taux de PM2.5, PM10, NO2 et O3. L’exposition des patients était évaluée grâce à la localisation GPS de leur domicile.
Résultats |
Nous avons recruté initialement 113 patients, 18 ont abandonné l’étude la trouvant trop contraignante, 1 n’habitait pas dans le territoire géographique. 94 patients ont bénéficié d’un suivi de 6 mois, dont 46 PR, 43 SPA et 5 Rhumatismes psoriasiques. 61 patients présentaient au moins une poussée et 33 patients étaient stables sur toute la durée de suivi. Une exposition aux PM2.5 et PM10 était plus élevée et de façon significative dans le groupe en poussée de RIC (p=0,0004 et 0,0003 respectivement), le NO2 était plus élevé mais non significativement dans le groupe en poussée (p=0,1052), l’O3 était significativement plus bas dans le groupe en poussée (p=0,004). Ces Résultats étaient similaires après analyse multivariée ajustée sur l’IMC et la CRP. Une durée plus longue de poussée (>3jours) n’était pas corrélée avec une exposition plus importante. Des seuils de sur risque de poussées en fonction du taux de polluants ont été déterminés pour les PM10 de 20,6μg/m3 et PM2,5 de 9,5μg/m3.
Conclusion |
Notre étude met en évidence l’influence des polluants atmosphériques sur la survenue de poussées dans les RIC. Ces résultats montrent l’importance des facteurs environnementaux dans l’expression des RIC, et confirment les données d’études antérieurs [2 , 1 ]. Les seuils de sur risque de poussée pour PM10 et PM2,5 coïncident parfaitement avec les nouveaux seuils de l’UE recommandés pour 2030.
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Vol 91 - N° S1
P. A128 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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