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Impact de la prescription d’activité physique adaptée sur la sédentarité dans les rhumatismes inflammatoires chroniques - 26/11/24

Doi : 10.1016/j.rhum.2024.10.422 
M. Renot 1, , C. Riou 1, S. Mathieu 1, M. Soubrier 1, C. Lambert 2, A. Tournadre 1
1 Rhumatologie, CHU de Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand 
2 Biostatistiques, CHU de Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La sédentarité et l’inactivité physique, élevées au cours des rhumatismes inflammatoires, sont deux facteurs de risque indépendants de mortalité. Une activité physique (AP) régulière et la lutte contre la sédentarité sont recommandées dans la spondylarthrite (SpA) et la polyarthrite rhumatoïde (PR). L’impact d’une prescription médicale d’activité physique adaptée (APA), possible depuis 2016, est peu connue. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’impact de cette prescription d’APA chez des patients suivis pour une SpA axiale (axSpA) ou une PR sur le temps de sédentarité (TdS), sur le niveau d’AP, l’activité de la maladie, les barrières et facilitateurs.

Patients et méthodes

Les patients avec une axSpA ou une PR en faible activité de la maladie ont été inclus entre juin et décembre 2023 dans une étude prospective monocentrique. La sédentarité, l’AP, les barrières et les facilitateurs, évalués par les auto-questionnaires ONAPS-PAQ et IFAB ainsi que les caractéristiques socio-démographiques, cliniques, les comorbidités et les traitements ont été recueillis à l’inclusion (V0) lors de la prescription d’APA ; puis lors de la visite de suivi (V1) à 6 mois. Les variations de sédentarité et d’AP entre les deux visites et les facteurs associés à la diminution d’au moins une heure par jour (h/j) du TdS ont été étudiés.

Résultats

53 patients âgés de 51,7±12,5 ans, dont 30 femmes, 35 axSpA et 18 PR, ont été inclus. A V0, ils sont physiquement actifs puisque 71,7 % pratiquent au moins 150minutes d’AP d’intensité modérée à élevée par semaine ; et sédentaires avec un TdS moyen de 6,8h/j, et un niveau de sédentarité élevé pour 39,6 % d’entre eux. Entre V0 et V1, le TdS est significativement diminué de 1,2h/j (p=0,01) et 45,1 % des patients ont diminué d’au moins 1h/j leur TdS. Aucune différence n’est mise en évidence pour l’AP qui est restée stable à 450minutes par semaine. Les freins à l’AP ont diminué. L’IFAB médian a augmenté de 0 à 8 (p=0,003) et la proportion de patients avec des freins importants (IFAB<−5) est passée de 39,1 % à V0 à 17,3 % à V1 (p=0,02). Seuls 25,5 % des patients déclarent avoir suivi la prescription. Cependant, 27,5 % d’entre eux ont contacté une maison sport santé et la même proportion s’est inscrite dans une association sportive. Le niveau de sédentarité à l’inclusion est le principal facteur associé à la diminution d’au moins 1h/j de la sédentarité : TdS moyen de 8,2h/j vs 5,6h/j (p=0,005). L’activité de la maladie est restée stable au cours du suivi.

Discussion

L’utilisation de l’auto-questionnaire ONAPS-PAQ a probablement sous-estimé le TdS et surestimé l’AP par rapport à l’accéléromètrie. Néanmoins, la diminution du TdS de 1,2h/j est comparable aux données de la littérature lorsqu’une intervention de coaching est réalisée et est cliniquement pertinente car remplacer une heure passée assise par une heure de marche réduit la mortalité toutes causes confondues de 22 %.

Conclusion

La prescription médicale d’APA dans la axSpA et la PR, suivie par un quart des patients, a permis de diminuer significativement la sédentarité, les freins à l’AP mais n’a pas augmenté le niveau d’AP.

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