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Les profils des patients atteints de rhumatisme psoriasique sont différents entre les essais contrôlés randomisés de bDMARDs et une étude en vie réelle (PsABio) sur la même période – revue de la littérature avec méta-analyse - 26/11/24

Doi : 10.1016/j.rhum.2024.10.409 
G. Alle 1, C. Lopez-Medina 2, S. Siebert 3, F. Lavie 4, W. Noel 5, S.S. Josef 6, L. Gossec 2,
1 Rhumatologie, Hospital Italiano de Buenos Aires, Buenos Aires, Argentine 
2 Rhumatologie, Sorbonne université, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 
3 Rhumatologie, University of Glasgow, Glasgow, Royaume-Uni 
4 Johnson & Johnson Innovative Medicine, Paris 
5 Johnson & Johnson Innovative Medicine, Beers, Belgique 
6 Rhumatologie, université de Vienne, Wien, Autriche 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le rhumatisme psoriasique (RP) est une maladie très hétérogène ; les profils des patients dans les essais contrôlés randomisés (ECR) peuvent ne pas refléter les patients vus en pratique. L’objectif de cette étude était de comparer les caractéristiques des patients atteints de RP entre les ECR de biothérapies (bDMARDs) et une étude en vie réelle (PsABio) recrutant sur la même période.

Matériels et méthodes

Sources de données : (a) revue de la littérature et méta-analyse des ECR de phase III sur les bDMARDs dans le RP publiés entre 2015–2020 ; (b) étude observationnelle internationale de patients atteints de RP débutant un bDMARD, recrutés en 2015–2018 (PsABio, NCT02627768) [1]. Les données recueillies au départ comprenaient le nombre d’articulations gonflées et douloureuses (NAG, NAD), la présence d’enthésites et de dactylites, l’atteinte cutanée (surface corporelle, SCA), la protéine C-réactive (CRP) et les critères patients (HAQ, EVA douleur). Une méta-analyse univariée à effets aléatoires a été réalisée pour calculer les moyennes et les proportions poolées dans les ECR.

Résultats

Au total, 5654 patients issus de 10 ECR ont été comparés à 930 patients de PsABio. Les données démographiques étaient similaires entre les deux groupes. Les NAG et NAD étaient plus élevés dans les ECR que dans PsABio (moyennes poolées, 11,8/21,5, versus 5,7/11,9 respectivement, p<0,001). L’enthésite était plus fréquente dans les ECR (64,7 % versus 48,2 %, p<0,001), de même que les dactylites (37,7 % versus 19,8 %, p<0,001). Les patients ayant une SCA>3 % étaient plus nombreux dans les ECR (62,2 % versus 54,0 %, p<0,001). En revanche, l’impact de la maladie rapporté par les patients était élevé et similaire entre les deux sources de données (moyenne poolée du HAQ 1,2 vs 1,1 ; douleur 60mm vs 61mm), tandis que la CRP était statistiquement plus élevée dans PsABio (1,1 vs 1,4mg/dL, p=0,002) (Tableau 1).

Discussion

Les ECR représentent en grande partie des patients atteints de RP très actifs et polyarticulaires ; en revanche, dans une étude de vie réelle (PsABio), de nombreux patients recevant des traitements biologiques présentaient une atteinte articulaire légère/modérée et un psoriasis cutané limité. Cependant, les patients atteints de RP débutant un bDMARD dans les deux contextes avaient des critères-patient élevés et similaires, tandis que la CRP était plus élevée dans PsABio, ce qui vient en renfort de la décision de commencer un traitement par bDMARD dans la pratique clinique.

Conclusion

Les patients atteints de RP sont très différents entre les ECR et la vie réelle. L’extrapolation des données des ECR dans la pratique clinique devrait tenir compte de ces éléments.

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Vol 91 - N° S1

P. A110-A111 - décembre 2024 Retour au numéro
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