Caractéristiques radiographiques de l’arthrite du syndrome des antisynthétases : une étude transversale cas-témoins - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
La majorité des patients atteints de syndrome des antisynthétases (SAS) présente une polyarthrite au cours de leur suivi. Cette atteinte, associée à une diminution de la qualité de vie, peut inaugurer la maladie, être confondue avec un autre rhumatisme inflammatoire et être difficile à traiter. Pourtant, les caractéristiques radiographiques de la polyarthrite du SAS (P-SAS) ont peu été étudiées. L’objectif de cette étude était de déterminer les caractéristiques radiographiques de la P-SAS par rapport à la polyarthrite rhumatoïde (PR).
Patients et méthodes |
Une revue systématique de la littérature a été réalisée pour identifier les lésions radiographiques candidates de la P-SAS. Dans un centre de référence des maladies autoimmunes rares, tous les patients atteints de P-SAS et disposant de radiographies des mains ont été inclus. Des patients atteints de PR dans le même centre, appariés pour l’âge, le sexe et la durée de la maladie, ont été inclus comme témoins. Le SAS a été défini par les critères de Connors, la négativité des anti-CCP et des facteurs rhumatoïdes. La PR a été diagnostiquée selon les critères ACR/EULAR 2010 et la négativité des anticorps antisynthétases. L’arthrite a été définie par une synovite clinique des petites articulations (avec ou sans atteinte des grosses articulations). Les dernières radiographies des mains disponibles ont été lues par deux rhumatologues et un radiologue, en aveugle du diagnostic. Les lésions candidates identifiées dans la revue systématique de la littérature (érosions, rétrécissements, subluxations et calcifications capsulaires) ont été quantifiées selon un score de Sharp modifié [1 ].
Résultats |
Quarante patients atteints de P-SAS (30 femmes, 75 %) et 53 patients atteints de PR (34 femmes, 62 %), âgés respectivement de 55 (±14,1) et 60,4 (±14,1) ans (p=0,1), ont été inclus. La durée de la maladie au moment de la radiographie était de 5,1 (±6,6) et 7,2 (±6,5) ans respectivement (p=0,1). Les radiographies ont révélé des lésions chez 21 patients atteints de P-SAS (47 %) consistant en des pincements articulaires (n=16), des subluxations (n=13), des calcifications capsulaires (n=13) et des érosions (n=4). Dans la P-SAS, le score de calcification capsulaire était 7 fois plus élevé que dans la PR [4±8 vs 0,6±1,4, p=0,003]. L’articulation interphalangienne distale (IPD) du 2e et 3e doigt était la plus fréquemment touchée. Le score de subluxation n’était pas significativement différent entre P-SAS et PR [0,9±2,1 vs 1,8±4,3, p=0,2]. Dans la P-SAS, les subluxations concernaient principalement les IPD et les pouces. Le score de pincement était environ 7 fois inférieur [3,6±7,4 vs 24,5±28,9, p=0,0001] et le score d’érosion était plus de 20 fois inférieur [0,4±1,8 vs 9,2±17,3, p=0,001] dans la P-SAS (Fig. 1). Une association a été identifiée entre la charge lésionnelle et la durée de la maladie.
Discussion |
Les calcifications capsulaires et les subluxations des IPD des mains et du pouce sont des caractéristiques radiographiques de la P-SAS.
Conclusion |
La P-SAS est un rhumatisme inflammatoire à part entière, faisant partie du syndrome.
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Vol 91 - N° S1
P. A103-A104 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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