Efficacité d’une intervention basée l’entretien motivationnel pour améliorer l’adhésion thérapeutique dans les rhumatismes inflammatoires et l’ostéoporose : impact des stades de changement - 26/11/24
Résumé |
Introduction |
L’entretien motivationnel (EM) est une technique de communication utilisée dans les addictions, efficace sur l’adhésion thérapeutique (AT) dans les pathologies chroniques mais peu étudié en rhumatologie avec des résultats discordants [1 ]. L’objectif était d’évaluer une intervention basée sur l’EM chez des patients ayant une pathologie rhumatologique et une mauvaise AT.
Patients et méthodes |
Étude monocentrique rétrospective. Critères d’inclusion : patients ayant un RIC ou une ostéoporose, présentant une mauvaise AT (refus, non-initiation, refus d’intensifier le traitement, arrêt injustifié) et pour lesquels le médecin prescripteur se sentait en difficulté. Contenu : activer chez le patient sa propre motivation, identifier l’ambivalence et la résistance, utiliser des outils validés (OUVER) : questions OUvertes, Valorisation, Ecoute réflective, Résumés. Les stades de changement sont : pré-contemplation (n’envisage pas le traitement), contemplation (ambivalence), préparation (proche du changement), action, maintien, rechute [2 ]. Réalisation de l’intervention : contact téléphonique par le médecin qui n’est habituellement pas le médecin prescripteur, puis selon le profil et stade de changement, intervention téléphonique dès le contact et/ou lors d’une consultation présentielle/distancielle par le médecin avec (ou non) l’infirmière et/ou éducation thérapeutique (ETP) pluridisciplinaire collective classique non dédiée à l’AT. Critères d’efficacité évalués au minimum 3 mois après l’intervention : initiation, intensification, reprise du traitement ou abstention thérapeutique validée par le médecin prescripteur. Critères secondaires : corrélation entre efficacité, type de pathologie et stades de changement.
Résultats |
Sur 40 patients adressés entre 2020 et 2024, 6 n’ont pas répondu, 34 patients ont été inclus, dont 27 femmes, 19 ayant un RIC et 15 une ostéoporose, âge moyen 57 ans (±16) ; la mauvaise AT durait depuis 8,4 mois (±9,9) avant le contact. Nombre moyen de consultations distancielles 1 (±0,8) et présentielles 1,3 (±1,2). Sur tout l’échantillon, 4 interventions de l’infirmière et 9 ETP collectives ont été réalisées. Résultats : 1 patiente perdue de vue, 1 patiente a un résultat indéterminé (attente d’un examen complémentaire décidé lors de l’intervention), 16 patients ont pris ou repris le traitement (dont chez une patiente 1 traitement anti ostéoporotique et 1 DMARD) ; chez 2 patients l’abstention a été validée par le médecin prescripteur ; 2 patients ayant commencé le traitement avant l’intervention ont été exclus de l’analyse en intention de traiter. Taux d’efficacité : 18/32 (56,2 %), 12/19 (63,1 %) pour les DMARDs, 7/14 (50 %) pour les traitements anti-ostéoporotiques, sans différence significative. L’efficacité était corrélée au stade de changement : tous les patients en pré-contemplation ont été des échecs (10/10), 13/16 (81 %) des patients ambivalents ont été des succès de même que 3/3 des patients entre ambivalence et préparation ; 4 patients ont rechuté (données en cours).
Conclusion |
L’efficacité de l’EM sur l’adhésion thérapeutique est corrélée aux stades de changement. L’EM peut être bénéfique chez les patients en contemplation ou préparation et est inefficace chez les patients en pré-contemplation. Ces résultats soulignent l’importance de stratifier les interventions EM selon les stades de changement en pratique clinique rhumatologique.
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Vol 91 - N° S1
P. A101 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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