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Troubles psychiatriques et neurocognitifs chez de jeunes consommateurs de protoxyde d’azote non médical : série de cas - 24/11/24

Doi : 10.1016/j.therap.2024.10.048 
Margot Lestienne 1, Marie Guillon 1, Alexandra Macgregor 2, Laurie Surig 3, Hélène Donnadieu 4, 5, Céline Eiden 1, Hélène Peyrière 1, 5,
le

groupe d’étude ProtoPsy1

  Bernez dit Vignolle P, Kummer A, Raysse P, Hellouin de Menibus M, Langerdorfer N, Benachir N, Lacambre M, Dusaq E, Cadaurelle C, Legras S, Psychiatrie adulte, CHU de Montpellier, 34000 Montpellier, France.

1 Centre d’addictovigilance, centre hospitalier universitaire, 34000 Montpellier, France 
2 Service de psychiatrie adulte, hôpital La Colombière, centre hospitalier universitaire, 34000 Montpellier, France 
3 Médecine psychologique enfants et adolescents, hôpital La Colombière, centre hospitalier universitaire, 34000 Montpellier, France 
4 Service d’addictologie, hôpital La Colombière, centre hospitalier universitaire, 34000 Montpellier, France 
5 Inserm U 1058, Pathogenesis and Control of Chronic Infections (PCCI), 34000 Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Depuis plusieurs années, une augmentation de la consommation de protoxyde d’azote non médical est observée en France, particulièrement chez des adolescents et adultes jeunes. Les complications liées à ces usages, recensées au niveau national, sont principalement neurologiques, plus rarement thrombotiques ou psychiatriques [8,5 % des notifications (NotS)] en 2022 [1].

Matériel et méthodes

Analyse des NotS reçues au centre d’addictovigilance de Montpellier entre 2022 et 2024, et concernant un trouble psychiatrique et/ou neurocognitif chez des usagers de protoxyde d’azote.

Résultats

Sur la période, 16,7 % (n=19, hommes 78,9 %, âge moyen 23,7±6,7 ans) des 114 NotS impliquant du protoxyde d’azote concernaient des troubles psychiatriques (n=13), neurocognitifs (n=3) ou les deux (n=3). Une atteinte neurologique périphérique était associée dans 6 cas (31,5 %). Des troubles psychiatriques étaient préexistants dans 4 cas (21 %). Les consommations associées étaient principalement du cannabis (n=11, 57 %), et de l’alcool (n=10, 52 %). Documentées dans 10 cas/19, les modalités de consommations étaient quotidiennes (n=9) avec des quantités moyenne de 201±112 Eq cartouches (1 bonbonne=70 cartouches)/jour [écart : 20–420].

Les symptômes rapportés étaient psychiatriques (troubles du comportement : n=11, troubles psychotiques/délire/hallucinations : n=13, persécution/paranoïa : n=9, hétéro-agressivité : n=7, décompensation psychiatriques : n=7, schizophasie : n=1) et/ou neurocognitifs (trouble de la mémoire/cognitifs : n=5, désorientation spatio-temporelle : n=3, ralentissement psychomoteur : n=3, trouble de la concentration : n=1, syndrome confusionnel : n=1).

Le dosage de la vitamine B12 était renseigné dans 12 cas, (<145pmol/L : 4 cas, moyenne : 115±9,2pmol/L), de l’homocystéine dans 9 cas (>15μmol/L, 9 cas, moyenne 75,5±56,1μmol/L [écart : 17,2–155,5]), et de l’acide methylmalonique dans 7 cas (>0,5μmol/L, 5 cas, moyenne 2,4±3μmol/L [écart : 0,51–8]). Les examens d’imagerie cérébrale (documentés dans 9 cas) étaient normaux sauf un cas d’hypersignal de la substance blanche.

Douze patients ont bénéficié d’un traitement antipsychotique et 8 d’anxiolytique. Treize ont été hospitalisés et quatre sont retournés au domicile sans hospitalisation.

Conclusion

Ces observations soulignent l’importance et la singularité des troubles psychiatriques induits par les troubles de l’usage de protoxyde d’azote. Des symptômes moins classiques neurocognitifs sont rapportés par les professionnels de santé. Dans la littérature, certains auteurs parlent d’encéphalopathie et des anomalies de la substance blanche, avec démyélinisation, notamment des lobes frontaux sont décrits [2]. Le protoxyde d’azote cumule 3 types de mécanisme potentiellement neurotoxiques pouvant être suspectés : psychoactif (antagoniste récepteurs NMDA, effet gabaergique), biochimiques (perturbation du métabolisme de la vitamine B12) et anoxiques [3].

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Protoxyde d’azote, Addictovigilance, Complications neuropsychiatriques


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Vol 79 - N° 6

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