Enjeux de la détection analytique des nitazènes - 24/11/24
Résumé |
Introduction |
L’année 2023 a vu les signalements relatifs aux dérivés nitazènes (NTZ) se multiplier en France, avec notamment la détection du premier cas de décès lié à la prise d’isotonitazène (IZN). Après la classification du protonitazène en tant que stupéfiant en juillet 2023, l’Europe voit émerger un nouveau dérivé : le protonitazenepyne [1 ]. L’objectif de ce travail est de souligner le défi que représente l’identification des NTZs.
Matériel et méthodes |
Une revue de la littérature sur les contextes et techniques de détection, ainsi que sur les voies métaboliques a été réalisée.
Résultats |
Contextes de détection : à l’instar de la série de 3 cas de décès suisses [2 ], l’identification de la substance via la matière première a été la voie de caractérisation d’une nouvelle drogue dénommée « héroïne chinoise » sur le marché Montpelliérain. La coopération CEIP-A/CAARUD/SINTES a permis d’identifier cette substance comme étant de l’IZN et à notre laboratoire d’implémenter sa bibliothèque de spectre LC-MS/MS, permettant ensuite la détection de nouveaux cas d’intoxications. Techniques : la LC-MS/MS requiert une stratégie analytique a priori, à la différence des couplages avec un spectromètre de masse haute résolution (HR) à même de mettre en évidence les molécules non répertoriées. À ce jour un seul kit permet de détecter l’IZN, le protonitazene et l’étonitazepyne sur les poudre/liquides uniquement, sans information sur la réaction croisée avec les autres NTZs. Aucun test rapide n’est encore disponible pour dépister cette classe dans les matrices biologiques. Voies métaboliques : La pharmacocinétique des NTZs fait l’objet d’investigations in silico, in vitro et in vivo [3 ] notamment pour identifier le composé majoritaire à cibler pour optimiser la sensibilité du dépistage. Ainsi l’IZN est fortement métabolisé avec au moins 3 métabolites primaires quantifiés dans les urines mais dont aucun n’est excrété à des concentrations dépassant 10ng/L après décès [4 ], le 5-amino-IZN étant de plus instable.
Conclusion |
La difficulté de dépistage analytique d’une intoxication aux NTZs place l’identification clinique du toxidrome opioïde en première ligne, notamment en cas de réponse partielle à la naloxone à dose standard. Face aux faibles concentrations létales des NTZs, à l’absence d’excrétion urinaire massive contrairement aux opiacés et à l’émergence de nouveaux composés, l’utilisation de techniques analytiques adaptées est cruciale. L’utilisation de l’HR-MS/MS est la méthode de référence pour caractériser la prise de NTZs non encore répertoriés. La collaboration entre les différents acteurs, CEIP-A, CSAPA, CAARUD et laboratoire de toxicologie demeure essentielle pour relever le défi sanitaire d’indentification et de caractérisation posé par les NDS.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Nitazène, Metabolites, Dépistage, Spectrométrie de masse, Opioïdes de synthèse
Plan
Vol 79 - N° 6
P. 757-758 - novembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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