Évolution du profil d’usagers de prégabaline dans les centres spécialisés en addictologie à partir des résultats de l’enquête OPPIDUM (2008–2022) - 24/11/24
et le
Réseau français des centres d’addictovigilance
Résumé |
Introduction |
Ces dernières années, la prégabaline a fait l’objet d’une attention croissante en raison de son risque d’abus [1 , 2 , 3 ]. L’objectif de cette étude était de caractériser cet abus de prégabaline en rapportant directement des informations provenant d’usagers de prégabaline pris en charge dans des centres spécialisés en addictologie.
Matériel et méthodes |
OPPIDUM (Observation des produits psychotropes illicites ou détournés de leur utilisation médicamenteuse) est un dispositif de pharmacosurveillance, enquête transversale, annuelle et nationale auprès de structures spécialisées en addictologie. Deux périodes d’étude 2008–2018 (P1) et 2019–2022 (P2) ont été comparées. Une analyse des correspondances multiples (ACM) a été réalisée pour identifier des sous-groupes d’usagers.
Résultats |
Depuis 2008, 291 usagers de prégabaline (0,37 % de l’ensemble des usagers) provenant de 116 centres spécialisés ont été identifiés. Deux périodes ont été détectées : P1 avec un nombre stable d’usagers de prégabaline (moins de 15 par année) et P2 avec une augmentation du nombre d’usagers de prégabaline (de 40 à 60 par année). L’évolution du profil des usagers au cours de P2 (n=202) par rapport à P1 (n=89) a été caractérisée par une augmentation significative de la précarité (p<0,001), des usagers issus des prisons (p=0,002), de la souffrance à l’arrêt (p<0,001), de la pharmacodépendance (p<0,001), de la dose moyenne utilisée (p=0,029) et de l’acquisition par deal (p<0,001). Une augmentation significative du nombre d’usagers ayant déclaré la prégabaline comme première substance ayant entraîné une dépendance a été observée au cours de P2 (p<0,005). L’ACM a identifié deux types de profils d’usagers. Un profil était caractérisé par des usagers plus âgés (>45 ans), sous traitement de substitution aux opiacés, ayant un usage simple de prégabaline (principalement les usagers de P1). Un second profil était caractérisé par des sujets plus jeunes, polyconsommateurs (cannabis, cocaïne, alcool), souvent issus du milieu carcéral.
Conclusion |
Ces données nous montrent une augmentation du nombre d’usagers de prégabaline pris en charge dans les structures spécialisées en addictologie, ainsi qu’un changement de leurs profils et confirment la problématique d’abus/dépendance avec la prégabaline.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Prégabaline, Gabapentinoïdes, Mésusage, Abus, Addictovigilance
Plan
Vol 79 - N° 6
P. 752 - novembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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