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« Médoc’GO, attrapez-les tous » : étude descriptive des conditionnements de médicaments ou substances retrouvés dans l’espace public français entre 2016 et 2024 - 24/11/24

Doi : 10.1016/j.therap.2024.10.027 
Hélène Géniaux 1, , Nathalie Fouilhé Sam-Laï 2, Alexandre Peyré 3, Amélie Daveluy 3, 4
1 CHU de Limoges, centre régional de pharmacovigilance, de pharmacoépidémiologie et d’information sur les médicaments, service de pharmacologie, toxicologie et pharmacovigilance, 87000 Limoges, France 
2 CHU Grenoble-Alpes, centre d’addictovigilance, 38000 Grenoble, France 
3 CHU de Bordeaux, centre d’addictovigilance, service de pharmacologie médicale, 33000 Bordeaux, France 
4 University Bordeaux, Inserm, Bordeaux Population Health Research Center, Team, Pharmacoepidemiology, UMR 1219, 33000 Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

À l’instar des canettes d’alcool et paquets de cigarettes, dont le potentiel addictif est bien connu, la présence de conditionnements vides de médicaments ou autres substances dans l’espace public, évoque une consommation immédiate du produit puis un abandon dans l’environnement de l’emballage. L’étude avait pour objectif de décrire les médicaments et autres substances retrouvés dans l’espace public en France entre janvier 2016 et juin 2024.

Méthodes

L’étude s’est déroulée en France Métropolitaine et d’Outre-Mer. Tous les conditionnements de médicaments (blisters, flacons, boîtes) ou substances non médicamenteuses d’intérêt trouvés dans l’espace public ont été photographiés et envoyés par mail à medocgo@hotmail.com. L’analyse a porté sur les molécules, les classes pharmacothérapeutiques, la nature des conditionnements et l’évolution des substances trouvées au cours du temps.

Résultats

Sur la période d’étude, 1253 photos ont été prises correspondant à 1123 photos de médicaments et 130 photos de substances ou produits non médicamenteux (substance psychoactive, dispositif médical, complément alimentaire, principalement sur les départements de Haute-Vienne (33 %), Gironde (27 %), Isère (12 %) et Hérault (10 %). Les médicaments du système nerveux concernaient plus d’une photo sur deux (54,5 %). Toutes périodes confondues, les 3 classes pharmacothérapeutiques les plus trouvées étaient les opioïdes (18,3 %), les antalgiques non opioïdes (12,6 %) et les benzodiazépines (9,8 %) et les 3 molécules les plus trouvées étaient le paracétamol (9,5 %), la buprénorphine (6,7 %) et la prégabaline (6,1 %). Si certaines molécules disparaissent de l’espace public (codéine quasi inexistante depuis 2022), d’autres font leur apparition comme la prégabaline (1er fois en 2018) pour atteindre la première place sur le premier semestre 2024. La proportion de conditionnements multidoses (blister entier ou boite) était significativement supérieure pour les molécules sans potentiel addictif connu (63,8 %) versus celles avec un potentiel addictif (36,2 %). Enfin, pour les autres substances, le protoxyde d’azote (6,3 % des photos) voit ses contenants évoluer dans le temps avec l’apparition de bonbonnes dès avril 2018 au détriment des cartouches. En juin 2024, le premier « Sniffy » a été identifié dans l’espace public.

Discussion

Le suivi des conditionnements de médicaments ou substances dans l’espace public permet un suivi quasi extemporané des médicaments pris hors du domicile (craving, consommation cachée, population sans domicile…), une vision de l’impact de mesures restrictives (ex. : codéine) mais aussi la confirmation de signaux mis en évidence par d’autres outils (ex. : prégabaline). Sa formalisation au niveau national pourrait constituer un indicateur complémentaire en addictovigilance.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Addictovigilance, Médicament, Espace public, Emballage, Détritus.


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Vol 79 - N° 6

P. 750-751 - novembre 2024 Retour au numéro
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