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« Goofball » : une menace émergente et des défis cliniques complexes - 24/11/24

Doi : 10.1016/j.therap.2024.10.018 
Antoine Baudriller 1, 2, Guillaume Drevin 1, , Marie Briet 1, 2, 3, Chadi Abbara 1
1 Service de pharmacologie-toxicologie et pharmacovigilance, centre hospitalo-universitaire, CHU d’Angers, 49000 Angers, France 
2 Université d’Angers, UFR santé, 49000 Angers, France 
3 MitoVasc – équipe CarME (Cardiovascular Pathophysiology), université d’Angers, CHU d’Angers, Inserm, CNRS, CRCI2NA, SFR ICAT, 49000 Angers, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La méthamphétamine peut être utilisée seule ou en association. Récemment, le « goofballing », une pratique née en Amérique du Nord et qui consiste à co-injecter de la méthamphétamine avec de l’héroïne a émergée [4, 1, 2, 3]. Du fait des effets opposés dépresseurs et stimulants de ces deux substances, une telle pratique présente des défis tant diagnostic que thérapeutique pour les cliniciens.

Case report

Un homme de 48 ans traité par méthadone a été admis en unité de soins intensifs pour un probable sepsis en lien avec une injection intraveineuse d’héroïne. A l’admission, il était hypertherme (40°C) et somnolent. Une cytolyse hépatique et une diminution du TP ont également été biologiquement objectivées. Devant ce tableau, une antibiothérapie probabiliste est débutée. En outre, des analyses à visée microbiologiques et toxicologique sont réalisées.

Résultats

Les analyses toxicologiques ont mis en évidence la présence dans le sang de méthamphétamine (137μg/L), d’amphétamine (24μg/L), de morphine (37μg/L), de codéine (16μg/L), de méthadone (100μg/L) et d’EDDP (10μg/L). De plus, la 6-monoacétylmorphine a été mise en évidence dans l’urine, signant ainsi la prise d’héroïne. Les examens microbiologiques étaient tous négatives.

Discussion

La pratique du « goofballing » implique la co-administration de méthamphétamine et d’opioïdes (héroïne principalement). Celle-ci tend à se répandre à travers le monde, notamment en Amérique du Nord [4, 1, 2, 3]. Les motivations exactes sous-tendant cette pratique demeurent floues. L’héroïne pourrait atténuer les effets secondaires de la méthamphétamine, tandis que cette dernière pourrait prolonger les effets de l’héroïne [3]. Quoi qu’il en soit, une telle pratique présente des défis tant diagnostic que thérapeutique pour les cliniciens. De fait, les effets combinés d’un stimulant et d’un dépresseur du système nerveux central provoquent des symptômes/signes physiques atypiques, non associés à la consommation d’héroïne ou de méthamphétamine seule [3]. C’est par exemple le cas ici, où le tableau clinique a initialement été attribué à un sepsis en lien avec une administration intraveineuse d’héroïne, avant que les résultats des analyses microbiologiques et toxicologiques n’écartent cette piste et que le tableau soit finalement attribué à la co-administration de méthamphétamine et d’héroïne (« goofball »). Ceci sera d’ailleurs confirmé plus tard par le patient.

Conclusion

Ce cas illustre la nécessité pour les professionnels de santé d’être conscient de l’émergence du « goofballing » parmi les usagers de drogue, afin d’y répondre efficacement.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Méthamphétamine, Goofball, Héroïne, Hyperthermie


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Vol 79 - N° 6

P. 746-747 - novembre 2024 Retour au numéro
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