S'abonner

Gammahydroxybutyrate (GHB) et précurseurs, gammabutyrolactone (GBL) et 1,4-butanediol (1,4-BD) en France - 24/11/24

Doi : 10.1016/j.therap.2024.10.008 
Amélie Daveluy 1, 2, , Aude Théret 1, Alexandra Boucher 3, Salim Mezaache 4, Caroline Victorri-Vigneau 5, Sylvie Deheul 6, Sandra Thorigné 7, Johan Thiery 8, Bruno Revol 9, Maryse Lapeyre 10, Hélène Peyrière 11, Ghada Miremont-Salamé 1, 2, Anne Batisse 12
1 CEIP-A Bordeaux-DROM, CHU de Bordeaux, 33000 Bordeaux, France 
2 University of Bordeaux, Inserm, BPH, U1219, 33000 Bordeaux, France 
3 CEIP-A de Lyon, service hospitalo-universitaire de pharmaco toxicologie, hospices civils de Lyon, 69000 Lyon, France 
4 CEIP-A Paca Corse, service de pharmacologie clinique, Assistance publique–Hôpitaux de Marseille, 13000 Marseille, France 
5 CEIP-A de Nantes, CHU de Nantes, 44000 Nantes, France 
6 CEIP-A de Lille, CHU de Lille, 59000 Lille, France 
7 CEIP-A de Caen, CHU de Caen, 14000 Caen, France 
8 CEIP-A de Nancy, CHU de Nancy, 54000 Nancy, France 
9 CEIP-A de Grenoble, CHU de Grenoble, 38000 Grenoble, France 
10 CEIP-A de Toulouse, CHU de Toulouse, 31000 Toulouse, France 
11 CEIP-A de Montpellier, CHU de Montpellier, 34000 Montpellier, France 
12 CEIP-A d’Île-de-France Centre-Val de Loire, hôpital Fernand-Widal, 75000 Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le gammahydroxybutyrate (GHB) ainsi que ses précurseurs, la gammabutyrolactone (GBL) et le 1,4-butanediol (1,4-BD) sont des substances psychoactives, à demi-vie très courte, pris pour leurs effets euphorisants et désinhibiteurs. L’augmentation des cas rapportés au Réseau français d’addictovigilance (FAN) depuis plusieurs années, signe d’un usage banalisé dans le contexte du chemsex mais aussi en milieu festif, et ce malgré un classement comme stupéfiant du GHB et des restrictions des ventes aux particuliers des précurseurs en 2011, a conduit à analyser de nouveau les données disponibles.

Matériel et méthodes

Le centre d’addictovigilance de Bordeaux a mené une étude multisource, combinant les cas d’abus et de dépendance rapportés avec la GBL, le 1,4-BD et le GHB entre le 01/07/2018 et le 31/12/2023 et les données des outils d’addictovigilance. Une recherche bibliographique a également été réalisée sur la même période.

Résultats

Six cent trente-deux cas ont été notifiés : 473 (74,8 %) après un effet aigu, 159 (25,2 %) pour un trouble de l’usage. Il s’agissait surtout d’hommes (92,2 %) d’âge moyen de 34,5 ans (médiane : 33 ans ; extrêmes : 16–68 ans), la plupart du temps, des consommateurs habitués de GHB/GBL (91,8 %). Le contexte est majoritairement sexuel et/ou festif. Dans plus de la moitié des cas, le GHB/GBL est consommé seul ; dans le cas contraire, les cathinones, la cocaïne et l’alcool sont les principales substances associées. On observe une augmentation inquiétante du nombre des cas graves, en particulier une augmentation des décès et des cas de comas sévères (G-hole) parfois à répétition, en particulier chez des consommateurs habitués à consommer. Ces tendances sont également retrouvées dans la littérature.

Conclusion

Cette étude montre que l’arrêté du 2 septembre 2011, restreignant la vente aux particuliers n’a pas eu d’influence sur le nombre de cas d’intoxications ou de trouble de l’usage, bien au contraire. Il existe : 1/ une forte sous-notification, liée au fait que la prise de GHB/GBL n’est pas toujours évoquée ; 2/ une confusion sur le produit réellement utilisé (GBL ou GHB), les termes GHB, voire G restant souvent employés par les consommateurs et les urgentistes et les analyses toxicologiques ne permettant pas de connaître quel produit a été pris à l’origine, puisque seul le GHB est identifiable après la prise. Les campagnes de communication pourraient être renouvelées, aussi bien auprès des nouveaux consommateurs, qu’auprès des « habitués », qui sont aussi à risque de présenter un coma, mais également auprès des professionnels de santé.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : GHB, GBL, Addictovigilance


Plan


© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 79 - N° 6

P. 741 - novembre 2024 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Substances psychoactives identifiées dans les régions Est : données récentes du système d’identification national des toxiques et substances (SINTES)
  • Sabrina Cherki, Yohan Thiery, Yanis Schelpe, Valérie Gibaja
| Article suivant Article suivant
  • Expérimentation du cannabis médical en France : retour sur trois années de veille d’addictovigilance et de pharmacovigilance
  • Cécile Chevallier, Basile Chrétien, Anne Batisse, Marine Auffret, Nathalie Richard, Emilie Monzon, Mehdi Benkebil

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2025 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.