Gammahydroxybutyrate (GHB) et précurseurs, gammabutyrolactone (GBL) et 1,4-butanediol (1,4-BD) en France - 24/11/24
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Résumé |
Introduction |
Le gammahydroxybutyrate (GHB) ainsi que ses précurseurs, la gammabutyrolactone (GBL) et le 1,4-butanediol (1,4-BD) sont des substances psychoactives, à demi-vie très courte, pris pour leurs effets euphorisants et désinhibiteurs. L’augmentation des cas rapportés au Réseau français d’addictovigilance (FAN) depuis plusieurs années, signe d’un usage banalisé dans le contexte du chemsex mais aussi en milieu festif, et ce malgré un classement comme stupéfiant du GHB et des restrictions des ventes aux particuliers des précurseurs en 2011, a conduit à analyser de nouveau les données disponibles.
Matériel et méthodes |
Le centre d’addictovigilance de Bordeaux a mené une étude multisource, combinant les cas d’abus et de dépendance rapportés avec la GBL, le 1,4-BD et le GHB entre le 01/07/2018 et le 31/12/2023 et les données des outils d’addictovigilance. Une recherche bibliographique a également été réalisée sur la même période.
Résultats |
Six cent trente-deux cas ont été notifiés : 473 (74,8 %) après un effet aigu, 159 (25,2 %) pour un trouble de l’usage. Il s’agissait surtout d’hommes (92,2 %) d’âge moyen de 34,5 ans (médiane : 33 ans ; extrêmes : 16–68 ans), la plupart du temps, des consommateurs habitués de GHB/GBL (91,8 %). Le contexte est majoritairement sexuel et/ou festif. Dans plus de la moitié des cas, le GHB/GBL est consommé seul ; dans le cas contraire, les cathinones, la cocaïne et l’alcool sont les principales substances associées. On observe une augmentation inquiétante du nombre des cas graves, en particulier une augmentation des décès et des cas de comas sévères (G-hole) parfois à répétition, en particulier chez des consommateurs habitués à consommer. Ces tendances sont également retrouvées dans la littérature.
Conclusion |
Cette étude montre que l’arrêté du 2 septembre 2011, restreignant la vente aux particuliers n’a pas eu d’influence sur le nombre de cas d’intoxications ou de trouble de l’usage, bien au contraire. Il existe : 1/ une forte sous-notification, liée au fait que la prise de GHB/GBL n’est pas toujours évoquée ; 2/ une confusion sur le produit réellement utilisé (GBL ou GHB), les termes GHB, voire G restant souvent employés par les consommateurs et les urgentistes et les analyses toxicologiques ne permettant pas de connaître quel produit a été pris à l’origine, puisque seul le GHB est identifiable après la prise. Les campagnes de communication pourraient être renouvelées, aussi bien auprès des nouveaux consommateurs, qu’auprès des « habitués », qui sont aussi à risque de présenter un coma, mais également auprès des professionnels de santé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : GHB, GBL, Addictovigilance
Plan
Vol 79 - N° 6
P. 741 - novembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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