La fibrillation atriale à l'Hôpital Principal de Dakar au Sénégal : résultats et limites de la prise en charge - 21/11/24
Atrial fibrillation at the Principal Hospital of Dakar, Senegal: outcomes and limits of management
Résumé |
Objectifs |
L'objectif de l’étude était de déterminer la prévalence de la FA au service de cardiologie de l'Hôpital Principal de Dakar, ensuite d’évaluer les profils cliniques, paracliniques, étiologiques et évolutifs de la FA et enfin de dégager les limites de sa prise dans notre contexte.
Patients et méthodes |
Il s'agissait d'une étude rétrospective, descriptive, analytique, monocentrique, réalisée à l'Hôpital Principal de Dakar allant de janvier 2019 à août 2021. Étaient inclus, tous les patients admis pour une fibrillation atriale, ou ayant présenté en cours d'hospitalisation une fibrillation atriale confirmée par l'électrocardiogramme ou l'enregistrement électrocardiographique de longue durée durant la période d'étude.
Résultats |
La prévalence de la fibrillation atriale durant notre étude par rapport à la population hospitalière était de 7,71 % avec un sex-ratio de 1,03. L'âge moyen était de 67,88 ans ± 14,09. On notait 83,64 % des patients qui présentaient au moins un facteur de risque cardiovasculaire avec 56,36 % d'hypertendus, 50,91 % de sédentaires, 23,64 % de diabétiques. Sur le plan clinique, 92,72 % patients étaient symptomatiques avec une prédominance de la dyspnée (70,91 %). L'arythmie cardiaque était présente chez 85,45 % patients, une insuffisance cardiaque globale chez 47,27 %. L'enregistrement électrocardiographique de longue durée était réalisé chez 10 patients et montrait 50 % de fibrillation atriale paroxystique. Soixante-trois patients (57,27 %) avaient une FA permanente, vingt-trois patients (20,91 %) une FA persistante, quatorze patients (12,73 %) une FA persistante de longue durée et dix patients (9,09 %) une FA paroxystique. L'échocardiographie transthoracique montrait 57,27 % de dilatation de l'oreillette gauche, 72,3 % d'altération de la fraction d’éjection du ventriculaire gauche. Les étiologies étaient dominées pour les causes cardiaques par la cardiomyopathie dilatée (21,82 %), puis la cardiopathie ischémique (17,27 %). Sur le plan thérapeutique, la molécule la plus utilisée était le bisoprolol (38,18 %) suivi de la digoxine (21,81 %). Les anticoagulants étaient utilisés dans 85,46 % des cas. L'acénocoumarol seul a été utilisé chez 69,09 % des patients. Une tentative de Cardioversion médicamenteuse a été faite chez 2 patients sans succès, 4 patients ont bénéficié d'un choc électrique externe avec 3 succès. L'évolution était favorable chez la plupart des patients, elle était émaillée de complications chez 34,54 % patients : hémodynamiques (18,18 %), thromboemboliques (16,36 %). La mortalité hospitalière dans notre série était de 20 %. Elle était significativement liée à l'insuffisance cardiaque avec une fraction d’éjection du ventricule gauche < 35 % (p < 0,001).
Conclusion |
La fibrillation atriale est grave de par ses complications hémodynamiques, thromboemboliques et rythmiques. La mortalité élevée s'explique par le terrain sous-jacent mais également le retard dans la prise en charge avec un diagnostic tardif et surtout la non-disponibilité de procédures d'ablation dans notre contexte.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objectives |
The aim of the study was to determine the prevalence of AF in the cardiology department of the Hospital Principal of Dakar, then to evaluate the clinical, paraclinical, etiological and evolutionary profiles of AF and finally to identify the limits of its management in our context.
Patients and methods |
This was a retrospective, descriptive, analytical, mono-centric study carried out at Hospital Principal of Dakar from January 2019 to August 2021. Were included, all patients admitted for atrial fibrillation, or patients who presented an atrial fibrillation during hospitalization, confirmed by electrocardiogram or long-term electrocardiographic recording during the study period.
Results |
The prevalence of atrial fibrillation during the period of our study compared to the hospital population was 7.71%, with a sex ratio of 1.03. The mean age was 67.88 ± 14.09 years. We noted that 83.64% of patients had at least one cardiovascular risk factor, with 56.36% suffering from hypertension, 50.91% of sedentary person and 23.64% of diabetics. Clinically, 92.72% of the patients were symptomatic, with dyspnea predominating (70.91%). Cardiac arrhythmia was present in 85.45% of patients, and congestive heart failure in 47.27%. Long-term electrocardiographic recording was performed in 10 patients, showing 50% of paroxysmal atrial fibrillation. Sixty-three patients (57.27%) had permanent AF, twenty-three patients (20.91%) had persistent AF, fourteen patients (12.73%) had long-term persistent AF and ten patients (9.09%) had paroxysmal AF. Transthoracic echocardiography showed 57.27% of left atrial dilatation and 72.3% of reduced left ventricular ejection fraction. Etiologies for cardiac causes were dominated by dilated cardiomyopathy (21.82%), followed by ischemic heart disease (17.27%). In terms of treatment, the most commonly used molecule was bisoprolol (38.18%), followed by digoxin (21.81%). Anticoagulants were used in 85.46% of cases. Acenocoumarol alone was used in 69.09% of patients. Drug-induced cardioversion was attempted in 2 patients without success, and 4 patients benefited from external electric shock with 3 successes. Most patients had a favorable outcome, but 34.54% suffered hemodynamic complications (18.18%) and thromboembolic ones as well (16.36%). In-hospital mortality in our series was 20%. It was significantly related to heart failure, with a left ventricular ejection fraction < 35% (p < 0.001).
Conclusion |
Atrial fibrillation is serious because of its hemodynamic, thromboembolic and rhythmic complications. The high mortality is explained by the underlying condition, but also by the delay in management with late diagnosis and, above all, the unavailability of ablation procedures in our context.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Fibrillation atriale, HPD, Dakar, Sénégal
Keywords : Atrial fibrillation, HPD, Dakar, Sénégal
Plan
Vol 73 - N° 6
Article 101758- décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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