Cystite à la kétamine : résultats d’un protocole de traitement conservateur - 20/11/24
Résumé |
Introduction |
La consommation chronique de kétamine à des fins récréatives peut provoquer une cystite à la kétamine, touchant la paroi vésicale et l’uretère à un stade avancé. Étant donné la sévérité du tableau clinique avec dilatation du haut appareil urinaire pouvant atteindre 30 % des patients et une capacité vésicale (CV) anatomique fréquemment <200mL, plusieurs auteurs ont proposé la réalisation de dérivation urinaire chirurgicale. Cette condition reste peu documentée et les traitements chirurgicaux, ont des taux élevés de complications. Une approche conservatrice efficace est donc souhaitable mais les données sont limitées. Cette étude vise à évaluer un protocole conservateur associant hydrodistension (HD), électrocoagulation des lésions (ELE), toxine botulique trigonale et péri-trigonale (TBTP), pentosan polysulfate (PPS) et prise en charge addictologique (PECA).
Méthodes |
Tous les patients ayant consulté pour cystite à la kétamine entre décembre 2021 et mars 2023 dans un CHU. Le protocole incluait HD, ELE, TBTP 100 U, PPS et PECA. La HD, réalisée sous anesthésie générale à 80cmH2O pendant 5minutes, permettait de mesurer la capacité vésicale (CV) anatomique. Le critère principal était le Patient Global Impression of Improvement (PGII) à 3 mois après HD+ELE+TBTP.
Résultats |
Quinze patients, âge médian de 24 ans et BMI moyen de 19,5kg/m2, ont été inclus. Ils avaient une médiane de 24 mictions par 24h avec une CV fonctionnelle moyenne de 85,8mL. Deux patients avaient une dilatation bilatérale du haut appareil urinaire (15,4 %) et 60 % avaient consulté aux urgences. La CV anatomique moyenne était de 241,4mL lors de la première HD. À 3 mois, 100 % des patients étaient améliorés : 46,7 % très améliorés (PGII=1), 26,7 % améliorés (PGII=2) et 26,7 % un peu améliorés (PGII=3). La fréquence des mictions avait significativement diminué (7 vs 16,1 ; p=0,01). Aucun n’a nécessité de dérivation urinaire chirurgicale après un suivi médian de 6 mois, bien que six aient eu besoin de nouveaux traitements endoscopiques. Deux patients seulement (13,3 %) ont réussi un sevrage de plus de 3 mois malgré la PECA.
Conclusion |
Le protocole de traitement conservateur associant HD+ELE+TBTP+PPS+PECA montre une amélioration chez 100 % des patients, suggérant une alternative potentiellement durable aux interventions chirurgicales. Des études plus larges avec un suivi prolongé sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
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Vol 34 - N° 7S
P. S69-S70 - novembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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