L’objectif de notre travail était de mettre en évidence une différence des résultats carcinologiques de la radio-chimiothérapie entre les tumeurs de vessie infiltrant le muscle (TVIM) d’emblée contre celles qui étaient secondairement infiltrantes.

Nous avons établi un recueil rétrospectif multicentrique (3 centres) des données de patient ayant eu de la radio-chimiothérapie curative pour une TVIM de 2011 à 2023. Les patients inclus ont été répartis en deux groupes selon l’antécédent de tumeur de vessie non infiltrant le muscle (TVNIM). Nous avons recueilli les caractéristiques générales des patients, de la TVIM, le protocole de radiothérapie ou radio-chimiothérapie curative effectuée, les résultats endoscopiques à 3 mois, la progression, les toxicités aiguës et tardives ainsi que le suivi en relevant la date de décès, de dernière consultation urologique, de consultation de radiothérapie et la date des dernières nouvelles. Le critère de jugement principal était la survie globale. Les critères secondaires étaient la survie sans progression, la progression métastatique et l’apparition de complications précoces et tardives.

Les données de 450 patients ont été renseignées mais la base de donnée est encore en cours. Au total, 33 patients ont été inclus dans l’étude pour l’un des centres sur la période entre 2011 et 2014. 5 patients avaient un antécédent de TVNIM. L’âge moyen au diagnostic était de 72,5 ans tandis qu’il était de 75,9 ans pour le deuxième groupe de patient. Parmi, 27 % de la population d’étude avait bénéficié d’une chimiothérapie néoadjuvante. Soixante-dix des patients ont bénéficié d’une chimiothérapie concomitante. Le reste des patients ont eu une radiothérapie curative exclusive. Seul une toxicité maximale de grade 3 a été observé. Une progression a été retrouvée dans 33 % des cas dont 81 % sous la forme métastatique. Le décès spécifique était retrouvé chez 24 % de la population.

Les résultats carcinologiques entre les TVIM d’emblées contre celles secondairement infiltrantes chez les patients ayant bénéficiés d’une radiochimiothérapie curative sont différents. La survie globale semble améliorée chez les patients n’ayant pas d’antécédent de TVNIM.