Ponction-biopsie de la prostate par voie transpérinéale : retour vers le futur ? Une étude multicentrique - 20/11/24
Résumé |
Introduction |
Plusieurs sociétés savantes recommandent désormais de pratiquer un abord transpérinéal pour réaliser des biopsies de la prostate. Si certains centres entament la transition du transrectal vers le transpérinéal, ce changement majeur ne fait pour l’instant pas l’unanimité dans la communauté urologique. L’objectif de cette étude est de rapporter le début d’expérience des biopsies transpérinéales de quelques établissements de la région de Marseille en la comparant à l’approche transrectale en termes d’efficacité et de sécurité en vie réelle.
Méthodes |
Nous avons comparé de manière rétrospective 116 patients biopsiés par voie transpérinéale à 798 patients biopsiés par abord transrectal sur trois centres français. Tous les patients ont réalisé une IRM prostatique avant l’intervention guidant la réalisation de biopsies ciblées en fusion cognitive et la majorité des patients n’avait jamais eu de biopsies auparavant.
Résultats |
Nous ne mettons pas en évidence de différence dans la détection du cancer significatif de la prostate (transrectal 37,8 % vs transpérinéal 41,1 % ; p=0,84) mais observons une tendance en faveur de la voie périnéale dans la détection des cancers de la zone antérieure (78 patients, transrectal 25,4 % vs transpérinéal 42,1 %, p=0,24). L’absence d’infection urinaire survenue après biopsie transpérinéale, sans administration d’antibioprophylaxie, est un résultat majeur pour nos patients et l’écologie bactérienne dans les services d’urologie (8/798 soit 1 % dans le groupe transrectal avec antibioprophylaxie, 0/116 soit 0 % dans le groupe transpérinéal, p=0,60).
Conclusion |
À l’image des essais prospectifs récents, nous ne démontrons pas de net avantage en faveur des biopsies de la prostate voie transpérinéale mais observons une tendance pour un risque infectieux moins important tout en préservant la détection du cancer. Si ces résultats ne pressent pas à délaisser rapidement l’abord transrectal, ils encouragent tout de même la réflexion du changement vers le transpérinéal notamment par l’absence d’antibioprophylaxie nécessaire. Nous espérons que les prochaines études randomisées permettront de savoir s’il faut confirmer l’adoption universelle de la biopsie transpérinéale et l’abandon de la biopsie transrectale, ou si un paradigme plus subtil sera nécessaire (Tableau 1, Tableau 2, Tableau 3).
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Vol 34 - N° 7S
P. S39-S40 - novembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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