Cancer de la prostate chez les hommes européens de moins de 55 ans : une étude multicentrique rétrospective - 20/11/24
Résumé |
Introduction |
L’âge médian de diagnostic d’un cancer de la prostate (CaP) en France est de 68 ans et ses facteurs de risque, en dehors de l’âge, sont représentés par l’ethnie afro-américaine, les antécédents familiaux ou une mutation germinale de BRCA1/2-HOXB13. Dans ces situations, le CaP peut être diagnostiqué à un âge plus jeune. Cette étude avait pour but d’analyser les caractéristiques des patients européens de moins de 55 ans atteints d’un CaP et d’étudier les modalités d’analyse génomique proposées.
Méthodes |
Entre janvier 2017–février 2024, nous avons sélectionné à partir d’une base de données multicentrique européenne de patients ayant eu des biopsies de prostate ciblées (BPc), les patients<55 ans avec diagnostic de CaP. Nous avons ensuite analysé les différentes caractéristiques de ces patients et nous nous sommes intéressés aux démarches génétiques effectuées.
Résultats |
Sur 4560 patients avec BPc, 163 patients étaient âgés de moins de 55 ans (3,57 % de la cohorte européenne) avec un âge moyen de 52 ans (39–55).
Parmi 6,8 % des patients étaient d’origine afro-antillaise et 22 % avaient des antécédents familiaux (dont 8 % avec des cancers du spectre de BRCA).
Le PSA moyen était de 32,4ng/mL (1–3300) avec une médiane à 6,4ng/mL (4,7–9,8).
Cent pour cent des cancers étaient des adénocarcinomes acinaires, sans variant ni ductal, ni intraductal. Seuls 2,5 % étaient métastatiques. Les scores ISUP étaient majoritairement favorables à 67 % (33 % ISUP1, 34 % ISUP2) versus 25 % défavorables (15 %, 9 %, et 1 % pour les scores ISUP3, 4, 5.
Concernant l’analyse génétique, 15 % des patients ont eu une recherche BRCA intra-tumorale (en raison d’un âge jeune et/ou d’antécédents familiaux), avec 4 % de mutation BRCA somatique retrouvées. Onze pour cent des patients étaient adressés en consultation oncogénétique avec identification de 22 % de porteurs d’une mutation BRCA constitutionnel/germinal.
L’adressage en oncogénétique était basé sur des antécédents familiaux et suivait les recommandations CCAFU 2022–2024.
Conclusion |
Le CaP est rare avant 55 ans (4 % d’une cohorte biopsique) mais 22 % d’entre eux étaient liés à une mutation BRCA constitutionnelle, en faveur d’un élargissement des critères d’adressage en oncogénétique aux patients de 50–55 ans.
En cas d’historique familiale, il faut privilégier une recherche constitutionnelle chez l’onco-généticien, mais avec l’avènement des inhibiteurs de PARP, la place de la recherche de BRCA somatique intra tumoral pour les formes avancées deviendra prépondérante (Fig. 1 et Tableau 1).
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Vol 34 - N° 7S
P. S33-S34 - novembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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