Épidémie de prostatites après biopsie de prostate suite à des contaminations de matériel à Klebsiella pneumoniae - 20/11/24
Résumé |
Introduction |
Les taux de complications infectieuses post-biopsie prostatique (BP) varient entre 1 et 5 %, et sont majoritairement dues à Escherichia coli. Une augmentation anormale de prostatites à Klebsiella pneumoniae après BP en mars 2024 dans un centre de chirurgie urologique, nous a mené à analyser les causes en investiguant les dossiers patients, les pratiques, les protocoles et les sources environnementales.
Méthodes |
Dans le centre affecté, les biopsies étaient précédées de la prise de 3g de fosfomycine-trométamol en dose unique, 2h avant le geste. Après une anesthésie locale, une série d’une dizaine de biopsies est effectuée par voie transrectale dans les deux lobes prostatiques. Chaque biopsie est déposée sur une mousse pré-imprégnée, puis déposée dans une cassette plastique pour envoi en analyse anatomopathologique. L’analyse de l’épidémie reposait sur une investigation rétrospective des cas définis comme la survenue d’une infection urinaire ou systémique à K. pneumoniae dans les 7jours suivant une biopsie de prostate, avec une revue des procédures et des analyses microbiologiques de prélèvements cliniques et environnementaux.
Résultats |
Entre le 1er janvier et le 31 mars 2024, 12/50 (24 %) patients ayant bénéficié de BP ont eu des symptômes cliniques de prostatite nécessitant une hospitalisation. En janvier/février 2024, 5 prostatites se sont déclarées parmi 33 patients ayant eu une BP (15,2 %), dont 3 documentées à E. coli et 2 non documentées (aucun cas identifié à K. pneumoniae). En mars, 7 prostatites suite aux 17 BP (41,2 %) étaient identifiées dont 6 à K. pneumoniae, et une non documentée. 3 des 6 souches de K. pneumoniae ont été comparées par électrophorèse en champ pulsé et montre une similitude de 100 %. Lors de l’investigation des pratiques, une demande d’analyse microbiologique des éponges a permis d’identifier K. pneumoniae uniquement sur les éponges humidifiées. Le sachet d’éponges en cours a alors été jeté, puis les éponges et cassettes suivent dorénavant un processus de stérilisation avant leur utilisation. Aucun autre cas de prostatite n’a été identifié parmi les 23 gestes réalisés en avril 2024 suite à ces modifications de pratiques.
Conclusion |
Une sensibilisation des professionnels est nécessaire concernant la préparation des éponges et cassettes en contact avec l’aiguille de ponction lors de la réalisation des BP (Fig. 1).
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Vol 34 - N° 7S
P. S132 - novembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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