Troisièmes sphincters urinaires artificiels chez l’homme après deux précédentes implantations : sont-ils voués à l’échec ? - 20/11/24
Résumé |
Introduction |
Chez l’homme, le taux de réintervention sur les sphincters urinaires artificiels (SUA) avoisine 25 %, et la survie se dégrade en cas d’érosion urétrale ou d’infection. Le but de cette étude était d’évaluer les résultats fonctionnels et de survie de l’implantation d’un troisième SUA après deux précédentes explantations.
Méthodes |
Tous les patients implantés d’un troisième SUA entre 2006 et 2023 dans 7 CHU français ont été inclus dans l’étude. Les différentes reprises chirurgicales devaient concerner au minimum la manchette. Le critère de jugement principal était l’étude de la survie du 3e SUA. Les critères de jugement secondaires étaient les résultats fonctionnels à 6 mois du 3e SUA, au dernier suivi du 3e SUA, et au dernier suivi global (après l’éventuelle implantation d’un 4e, voire d’un 5e SUA), ainsi que les réopérations.
Résultats |
Soixante-quinze patients ont été inclus. La taille médiane de manchette était 45mm (min–max : 35–80), 76,1 % d’implantations bulbaires, 16,9 % de voies trans-caverneuses. Les complications précoces ont concerné 16,7 % patients (11/72). Après un suivi médian de 11 mois (1–122), 28 explantations ont été nécessaires (37,3 %). Le taux de survie à 5ans était de 34,8 %. Le score ASA>2 et être fumeur étaient les deux facteurs pronostic d’échec. À 6 mois, 66,2 % des patients présentaient une continence sociale (0–1 protection par jour), 10,8 % étaient améliorés, et 23 % étaient en échec. Au dernier suivi des 3e SUA, ces chiffres passaient à 40 %, 5,3 % et 54,7 % respectivement. Cependant, au dernier suivi global (médiane 12 mois, 1–183), les résultats étaient de 54,8 %, 9,6 % et 35,6 % de patients ayant une continence sociale, améliorés et en échec respectivement, 23 patients ayant été implantés d’un 4e ou d’un 5e SUA.
Conclusion |
Les résultats des troisièmes SUA sont nettement inférieurs à ceux d’une primo-implantation : leur survie et leur efficacité sur l’incontinence sont environ moitié moins bons que ce qui est décrit dans la littérature. Cependant, un 3e SUA pourrait être acceptable pour des patients motivés chez qui les options thérapeutiques viennent à manquer. La sélection des bons candidats et leur information seront les principaux défis, les facteurs de risque que nous avons identifiés ne concernant que les patients, et non la chirurgie en elle-même (Fig. 1).
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Vol 34 - N° 7S
P. S109-S110 - novembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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