La prévalence de la sténose urétrale est estimée à 0,9 %.

Les recommandations américaines, européennes et françaises ont réduit la place des traitements endoscopiques du fait de leurs résultats médiocres, notamment en cas de gestes répétés. L’urétroplastie est le nouveau traitement de référence de la sténose de l’urètre.

Notre objectif était d’évaluer l’évolution des pratiques nationales de 2013 à 2022 (Fig. 1).

Nous avons recueilli les données nationales de codage CCAM pour tous les actes impliquant une chirurgie de sténose de l’urètre en utilisant la plateforme internet Scansanté réalisée par l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation qui recueille prospectivement auprès des structures de santé, publiques, libérales et ESPIC tous les actes codés selon le codage CCAM.

Le nombre global d’actes de chirurgie de l’urètre est en croissance globale depuis 10ans. Les actes endoscopiques restent largement majoritaires en 2022 avec 23 982 mais stables sur 10ans. Les urétroplasties sont en augmentation depuis 2019 avec 1600 cas en 2022 contre 1100 cas en 2020. Il y a 10 fois plus d’urétrotomie actuellement mais ce ratio est en diminution constante depuis 2016 (Fig. 2).

L’acte le plus responsable de l’augmentation sur 10ans est l’urétroplastie par élargissement et notamment les techniques de lambeau libre sur l’urètre antérieur. Les techniques de résections-anastomoses et d’urétrostomies sont stables.

En 2022, les traitements endoscopiques restent largement majoritaires mais les urétroplasties augmentent. Un nombre important de patients peut bénéficier d’un traitement endoscopique en première intention car la localisation bulbaire courte est la présentation principale mais les taux de succès à long terme sont médiocres quand ceux l’urétroplastie sont d’environ 80 %. L’urétroplastie ne doit plus être considérée comme chirurgie de recours mais comme une technique de référence dans le traitement de la sténose urétrale.