Décrire le profil sociodémographique, clinique ainsi que les caractéristiques criminologiques et médicolégales d’une population d’agresseurs sexuels examinés dans le cadre d’une expertise psychiatrique pénale, et déterminer les facteurs criminologiques associés à l’existence de pathologie mentale chez eux.

L’étude était de type rétrospectif, descriptif et analytique. Elle a porté sur les dossiers d’expertise de 46 inculpés agresseurs sexuels, qui ont été examinés au service de psychiatrie « C » au CHU Hédi Chaker à Sfax.

Les inculpés avaient une médiane d’âge de 35 ans et ils étaient tous de sexe masculin. Nous avons noté une absence de cohésion familiale chez 67,4 %. Le taux des agresseurs sexuels présentant un trouble psychiatrique étaient de 54,4 %, dont 30,4 % avaient des troubles de la personnalité. La démence au sens légal a été retenue dans 23,9 % des cas. Nous avons trouvé une association significative entre le viol suivi de meurtre et l’existence de pathologie mentale chez l’agresseur (p=0,05). Les inculpés ayant une pathologie mentale étaient significativement plus susceptibles de recourir à la violence physique (p=0,007) et d’utiliser une arme (p=0,038). Ceux ne présentant pas de pathologie mentale, abusaient plus fréquemment de l’autorité que leur conférait leur fonction, sans différence significative (p=0,07).

Un homme adulte moyen appartenant à un milieu socio-familial défavorisé et ayant le plus souvent une personnalité pathologique de type antisocial, tel était le profil le plus fréquent de l’agresseur sexuel dans notre population d’étude. Il serait alors important de renforcer le travail de prévention primaire par une meilleure éducation socioculturelle et sexuelle auprès du grand public en général et des sujets ayant un tel profil en particulier.

To describe the sociodemographic and clinical profile of sex offenders examined within penal psychiatric expertise, as well as their criminological and medico-legal characteristics, and determine the criminological factors associated with the existence of a mental pathology in them.

It was a retrospective study of a series of 46 sex offenders examined on penal expertise carried out in the department of psychiatry “C” in the Hedi Chaker Hospital, Sfax, Tunisia.

The median age of sex offenders was 35years. They were all male. Family cohesion was absent for 67.4% of the subjects. The rate of those who suffered from psychiatric disorder was 54.4%, of whom 30.4% had personality disorders. Dementia in the legal sense was retained in 23.9% of cases. We found a significant association between rape followed by murder and the existence of mental pathology in sexual offenders (P=0.05). They were more likely to use physical violence (P=0.007) or a weapon (P=0.038). Those who did not suffer from mental illness abused more frequently of the authority conferred to them by their functions but without a significant difference (P=0.07).

An average adult male belonging to a disadvantaged socio-familial background and most often having a pathological antisocial personality is the most frequent profile of the sexual aggressor according to our study. It would therefore be important to strengthen primary prevention efforts through better socio-cultural and sexual education among the whole population in general and the persons with such a profile in particular.